L’UNESCO a distingué un «pionnier et géant de la littérature africaine et mondiale qui contribue à la construction du savoir», a déclaré Irina Boko, la directrice générale de l’organisation, dans un message lu lors d'une cérémonie organisée à Abidjan lors de l'attribution du prix à l'écrivain qui fête cette année son centenaire.Considéré comme le «père des lettres ivoiriennes», le romancier, poète, dramaturge et essayiste prolifique, Dadié a une œuvre marqué par la période coloniale durant laquelle il fut emprisonné, entre 1949 et 1950, pour son activisme politique, notamment auprès de Félix Houphouët-Boigny.Une période durant laquelle il a écrit une dizaine d’ouvrages dont «Climbié», sa célèbre autobiographie publiée en 1956.«Dans ses écrits, influencés par ses expériences avec le colonialisme durant son enfance, Dadié essaie de connecter les messages des contes populaires et traditionnels africains avec le monde contemporain. Son humanisme et son désir d’égalité et d'indépendance des Africains et de leur culture sont très répandus dans ses écrits», a commenté l’Unesco dans une note en décembre dernier.L’écrivain, aujourd’hui centenaire, a avoué avoir «découvert dans la lecture, puis l’écriture, la possibilité d’ouvrir un espace de rêve, un moyen de canaliser sa révolte et une forme de consolation».Il a reçu de nombreuses distinctions dont à deux reprises le grand prix littéraire d’Afrique pour «Patron de New-York» (1965) et «La ville où nul ne dort» (1968).Né en 1916 à Assinie en Côte d’Ivoire, Bernard Dadié fut membre puis Vice-président du conseil exécutif de l’UNESCO, puis ministre de la culture de son pays de 1977 à 1986.Le Prix que reçoit son nom de l’éminent poète, romancier, essayiste et diplomate mexicain Jaime Torres Bodet, qui fut aussi l’un des membres fondateurs de l’UNESCO et directeur général de l’Organisation de 1948 à 1952.
Le 18/02/2016 à 16h08