Côte d’Ivoire: comment reconnaître un Ivoirien par ses expressions

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Le 20/01/2017 à 17h22, mis à jour le 20/01/2017 à 18h08

Comment définir ou reconnaître un Ivoirien? Le hastag #chezlesIvoiriens a invité les internautes à décrire leurs compatriotes par des expressions ou attitudes qui les caractérisent. Sur un ton parfois comique, des milliers de personnes se prêtent au jeu depuis quatre ans.

#chezlesivoiriens, «on dit lahen et non l’argent, manhé et non manger». Ici, quand après avoir donné à plusieurs reprises des explications et qu’on finit par entendre «hanhaannnn», c’est que le message vient d’être bien compris et qu’on a plus à s’inquiéter. Si vous apercevez une Ivoirienne en pleine dispute se frapper la jambe ou la cuisse à plusieurs reprises, c’est qu’elle est dans une colère noire et il vaut mieux être sur ses gardes à défaut de détaler comme un lapin».

De même, entendre dans un tel contexte crier «ton papa !» ou «ta maman!», correspond à une injure quasiment impardonnable qui mérite une réplique verbale au minimum.

Dans ce pays qui a connu une succession de crises, «on se console toujours (faussement) avec "ça va aller" même quand rien ne va». Et quand parlant de soi-même on dit «c’est chaud hein», cela veut dire qu’«on a de gros soucis financiers». On ira même jusqu’à dire «ça y est sur le feu» pour décrire une situation financière encore plus désastreuse. «SI tu es gros sans argent, on t’appelle ”le gros”, si tu es gros et fortuné, on t’appelle ”le boss”». Devant l’embonpoint et la belle peau du fortuné, on entend souvent dire «l’eau lave, mais c’est l’argent qui rend propre».

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«Quand une fille n’accepte pas tes avances, on dit tu as tapé le poteau», dans le sens de rater un but. Et «quand il pleut, on dit que le temps est sexy», avec tout le sous-entendu.

#chezlesivoiriens, «les boutiquiers sont en prison» (il y a toujours une grille à l’entrée), et «on n’a pas besoin d’un microscope pour voir les microbes», allusion faite à ces enfants de la rue ou délinquants appelés «microbes». Mais fair-play, dans la circulation, «on s’insulte bien en voiture, mais on ne descend jamais pour se battre».

Pour un individu qui excelle dans son domaine, l’on dit de lui qu’«il est dangereux» ou qu’«il est mal fort». Ici «mal» a un tout autre sens: pour apprécier la belle tenue d’une personne, on dira «il est trop mal habillé» ou tout simplement «il va tuer», pour pousser plus loin l’admiration.

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Quand une personne dégrade un bien public et que tu t'en plains, elle te rétorque: «C’est pour ton père?». Avoir «un son» veut dire qu’on a un scoop ou une nouvelle blague à partager.

Quand ta mère t’envoie en course ou à la poste et que de retour tu lui demandes où déposer le colis, elle répond «viens déposer ça sur ma tête»

Lancé en 2012, c’est en 2016 que le Hastag #chezlesivoiriens s’est popularisé au point d’être un lieu de rencontre de milliers d’Ivoiriens.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 20/01/2017 à 17h22, mis à jour le 20/01/2017 à 18h08