Le gouvernement ivoirien redoute une saison pluvieuse dévastatrice

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Le 06/06/2016 à 14h21, mis à jour le 06/06/2016 à 14h22

La saison des pluies s’annonce particulièrement orageuse cette année en Côte d’Ivoire selon les spécialistes. Une perspective inquiétante pour les autorités qui ont débloqué 1 milliard FCFA pour engager des travaux d’urgence afin de parer au pire.

Le gouvernement ivoirien anticipe une saison pluvieuse particulièrement forte après une période de sécheresse plutôt rude. Une situation inquiétante, car la saison des pluies est bien souvent synonyme de dégâts matériels et humains dans la capitale économique notamment.Un milliard FCFA ont ainsi été débloqués en urgence pour faire face aux pluies diluviennes attendues durant ce mois de juin en particulier. Déjà, le 24 mai dernier, la capitale avait reçu un avant-goût des prévisions alarmistes avec 98 millimètres (mm) de pluie, alors qu’«au-delà de 100 mm, le sol est saturé et l’eau commence à ruisseler», alertent les spécialistes.Aussi, des travaux de curage et de réhabilitation des ouvrages d’assainissement sont-t-ils entrepris dans la capitale économique ivoirienne principalement. Effectuant une visite de chantier ce week-end, Anne Ouloto, ministre en charge de la Salubrité urbaine, n’a pas manqué à nouveau de dénoncer le «mauvais comportement des certaines populations qui obstruent les ouvrages de drainage avec leurs ordures ménagères».Ces mesures vont s’accompagner de déplacements des populations vivant dans des zones jugées à risque car exposées aux éboulements.L’objectif est d’éviter de revivre les scènes d’inondations d’il y a deux ans. En 2014, au mois de juin, le pays, singulièrement Abidjan, avait connu de fortes pluies presque quotidiennement. Ce qui avait causé d’importantes inondations et entrainé la mort d’au moins 23 personnes rien que dans la capitale économique, avec d’innombrables dégâts matériels.La déforestation en partie responsableAu-delà de l’incivisme des populations, l’une des causes majeures réside dans la déforestation qui a cours dans le périmètre de la capitale, selon les spécialistes de l’environnement.Dans son ouvrage critique intitulé : «Destruction de la forêt en Côte d’Ivoire : accusés, levez-vous», Georges Yao Amani cite le cas de la forêt classée d’Anguededou, en périphérie de la capitale, détruite en partie, alors que cette forêt servait en partie à retenir et à absorber les eaux pluviales.L’auteur évoque un «désastre écologique en Côte d’Ivoire» qui a perdu depuis 1960 près de 80% de son couvert forestier et pointe du doigt «le dérèglement du climat» comme «facteur des inondations» avant le préconiser un véritable «plan Marshall» pour la forêt ivoirienne.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 06/06/2016 à 14h21, mis à jour le 06/06/2016 à 14h22