«Les enfants en retard de croissance aujourd’hui entraîneront, demain, un retard de croissance des économies», a décrit le président Adesina ce lundi alors qu’il rassemblait au siège de l’Institution, à Abidjan, d’éminentes personnalités pour porter la cause de la nutrition sur le continent.
En Afrique, 58 millions d'enfants de moins de cinq ans ont un retard de croissance, 13,9 millions pèsent trop peu pour leur âge, et 10,3 millions sont en surpoids. Et contrairement à l’insuffisance pondérale et au surpoids, les effets du retard de croissance sont irréversibles. «La capacité d’apprentissage des enfants s’en trouve affectée, ce qui aura un impact sur leurs études, puis leur capacité de travail et leur productivité une fois adulte», note l’institution dans un communiqué.
En filigrane, il faut donc bien voir que la malnutrition est un boulet pour les économies africaines. Les chiffres ont quoi interpeller. L'Afrique représente 20 des 24 pays au monde ayant un niveau de retard de croissance de 40%. En outre, 22 des 34 pays qui représentent collectivement 90% du retard de croissance dans le monde se trouvent en Afrique, rappelle la BAD.
La coalition présentée sous nom «African Leaders for Nutrition (ALN- en français, les Leaders africains investissent dans la nutrition)» aura donc pour mission de faire du lobbying afin de sensibiliser la communauté internationale et les Etats concernés à accorder une plus grande priorité à la question et surtout à mobiliser davantage de ressources pour investir dans la nutrition.
L’ancien président du Ghana John Kufuor, le président de Madagascar, Kofi Annan, Aliko Dangote, Jamie Cooper de Big Win Philanthropy, Graça Machel et José Graziano da Silva, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sont parmi les personnalités de haut niveau qui composent l’ALN.