Côte d’Ivoire: en quête d’un soutien financier auprès des institutions de Bretton Woods

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Le 20/04/2017 à 12h24

Pour la Côte d’Ivoire, participer aux réunions de printemps des institutions de Bretton Woods recouvre cette année une importance particulière. Le pays doit négocier le financement de son plan d’émergence, et obtenir une rallonge budgétaire pour soulager ses finances publiques.

Aux réunions de printemps des institutions Bretton Woods qui se tiennent actuellement à Washington, les autorités ivoiriennes auront deux objectifs: la rallonge budgétaire et le financement de projets.

Le pays doit en effet combler le manque à gagner induit par la chute des cours du cacao, environ 50% de ses ressources à l’export, mais également répondre aux revendications sociales de ce début d’année. Des situations qui montrent la fragilité d’une économie championne de la croissance en Afrique de l'Ouest.

Le FMI a déjà exprimé sa volonté d’apporter de nouveaux appuis budgétaires. Reste le groupe de la Banque mondiale. La délégation ivoirienne, conduite par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly accompagné d’une demi-douzaine de ministres, devra donc convaincre que la Côte d’Ivoire amorce un tournant déterminant après avoir réussi à redresser son économie ces cinq dernières années. Ce, afin de sensibiliser les bailleurs de fonds à la nécessité de poursuivre leurs efforts pour que la Côte d'Ivoire puisse atteindre l'Emergence en 2020.

En effet, un an après avoir adopté le PND 2016-2020, un programme ambitieux de 30.000 milliards FCFA, soit environ 60 milliards de dollars, les yeux sont rivés sur la concrétisation des promesses. Le PND porte en l’occurrence sur un ensemble de 182 projets d’investissement dont certains sont dans les tiroirs depuis quelques années. Il s’agit notamment du métro d’Abidjan, de l’extension des ports et aéroports, de la construction de 5.000 km de fibre optique et de la transformation des ressources agricoles (cacao, anacarde).

Le groupe de la Banque mondiale qui avait promis des décaissements à hauteur de 5 milliards de dollars sur 5 ans pour le financement de ce programme se verra sollicité afin d'accélérer les décaissements, en particulier ceux de sa filiale MIGA dédiée à la garantie des investissements. Des garanties dont ont besoin les investisseurs privés.

Quant à la croissance, elle dépendra aussi du secteur agricole et notamment du cacao. Ce mercredi encore, le président ivoirien Alassane Ouattara exprimait son inquiétude face à la chute des cours du cacao. Il faut dire que le cacao représente 20% des recettes budgétaires, 50% des recettes d'exportation et qu'il fait vivre 6 millions d'Ivoiriens. 

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 20/04/2017 à 12h24