L’exportation et la transformation de produits agricoles en Côte d'Ivoire génèrent une grande quantité de résidus qui constituent la biomasse, matière organique d'origine végétale (microalgues incluses), animale, bactérienne ou fongique (champignons), utilisable comme source d'énergie, selon des données prévisionnelles rendues publiques vendredi.
Côte d'Ivoire Energies, entité publique en charge de la promotion des technologies efficientes en matière énergétique, estime le potentiel de résidus de cacao à 13 millions de tonnes par an, 0,2 million pour le coton, 2,5 millions pour l’huile de palme et 1 million pour le caoutchouc, soit 16,7 millions de tonnes avec une puissance électrique totale évaluée à "1.645 MW et un rendement moyen de 25%".
Une feuille de route a été établie et devrait permettre à la Côte d'Ivoire d’atteindre l’objectif de 42% d’énergies renouvelables d’ici à 2030 soit 26% pour les projets hydroélectriques et 16% pour les autres énergies (solaire, bioénergie, éolienne). Le gouvernement a d’ailleurs annoncé des plans pour inclure la production d’énergie alimentée par la biomasse dans mix énergétique.
L’Etat a récemment lancé des appels d’offres pour la biomasse de coton et de cacao, deux matières premières dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. la Société des énergies nouvelles (Soden) qui pilote un projet de centrale à biomasse devrait "démarrer en 2023 à Divo (centre) avec une puissance installée de 60 à 70 MW".
Un accord tarifaire a été signé en décembre 2017 pour la centrale à biomasse de Biovea estimée à 46 MW, la première de son genre dans le pays, développée par Biokala à Aboisso, dans le sud-est ivoirien. Cette centrale devrait utiliser 400.000 tonnes de déchets d’huile de palme pour produire près de 288 Gwh d’électricité par an.