La production ivoirienne de caoutchouc va augmenter de plus 300% d’ici 5 ans pour passer d’environ 600 000 tonnes à 2 millions de tonnes, a indiqué ce lundi 22 octobre le ministre ivoirien de l’Agriculture Mamadou Sangafowa à l’ouverture de la conférence internationale sur le caoutchouc (IRC), qui regroupe les délégués de 27 pays à Abidjan.
Premier producteur africain avec 70% de l’offre du continent et 7e au niveau mondial, la Côte d’Ivoire veut poursuivre l’expansion d’une filière qui rapporte gros aux paysans dans la zone sud du pays. A la fin de 2017, la filière générait 495 milliards de FCFA, soir près de 755 millions d’euros, contre 120 milliards de FCFA, soit environ 183 millions d’euros, il y a dix ans en 2008.
Cette forte progression est beaucoup plus due à la hausse exponentielle de la production, dans un contexte de baisse des cours. Les prix d’achat sont en effet passés de plus 700 FCFA en 2005 à 260 FCFA en ce mois d’octobre.
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En effet, au milieu des années 2000, la forte demande en caoutchouc naturel a fait exploser les cours mondiaux, une situation qui avait occasionnée une ruée vers la culture de l’hévéa, au détriment parfois du cacao. Et même si les prix se sont affaissés, la production est allée crescendo et continue d’attirer de nouveaux entrants.
Il faut relever que contrairement à des cours spéculatifs comme ceux du café et du cacao, la culture de hévéa (arbre à caoutchouc) livre sa production dix mois sur 12 et procure un revenu quasi-mensuel aux paysans, une donne qui séduit, et cela avec le secret espoir des planteurs de revivre une nouvelle remontée des cours.
La culture de l'hévéa fait vivre aujourd'hui 165 000 paysans ivoiriens et génère 300 000 emplois directs. Une culture d'avenir?