“C’est une intoxication pure et simple. Il n’y a que 5 pays qui se sont retrouvés (à Abuja) sur les 15 de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) (…) La majorité des pays n’a pas été à cette réunion. Ce n‘était pas une réunion des chefs d’Etat mais de ministres et gouverneurs”, a déclaré Ouattara.
“Ce que nous avons décidé au niveau des chefs d’Etat, notre volonté c’est de mettre l’Eco en 2020”, a-t-il ajouté, précisant qu’il y avait des “conditions”.
“La première condition c’est de réunir les (cinq) critères de performance: déficit de -3%, dette de moins de 70%, faible inflation etc… (…) Pour le moment, il n’y que 4 ou 5 pays dont la Côte d’Ivoire qui remplissent ces critères”, a-t-il poursuivi, soulignant que le processus devait être “graduel”.
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“Cinq, huit, dix pays (respectant les critères) peuvent se mettre ensemble”, a-t-il dit ajoutant que d’autres pouvaient ensuite les rejoindre à l’image de la zone Euro commencée à 11 et qui comprend 19 pays aujourd’hui.
“Nous voulons faire les choses par étapes. Nous ne voulons pas de précipitation mais nous ne voulons pas non plus que les pays qui ne respectent pas les critères de convergence bousculent le processus”, a-t-il conclu dans une claire allusion au Nigeria.
Processus “unilatéral”
Les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ) avaient dénoncer “la déclaration visant à renommer unilatéralement le franc CFA en Eco d’ici à 2020”, le 16 janvier à Abuja.
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Huit pays francophones d’Afrique de l’Ouest, qui utilisent le franc CFA, avaient annoncé fin décembre leur décision de remplacer leur monnaie commune par l’“Eco” et de rompre ainsi les liens très controversés avec la France, ancienne puissance coloniale, qui accueillait notamment la moitié de leurs réserves de changes en échange de la convertibilité du CFA avec l’euro.
L’annonce surprise avait été faite par le président ivoirien Alassane Ouattara lors d’une visite à Noël de son homologue français Emmanuel Macron, au lendemain d’un sommet de la Cédéao qui avait encouragé les efforts visant à mettre en place une monnaie unique ouest-africaine d’ici à juillet.