2.254 milliards Francs Cfa pour reformer l’armée

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Le 07/02/2016 à 17h38, mis à jour le 14/02/2016 à 14h13

La Côte d’Ivoire va entreprendre une série de réformes visant à renforcer les moyens opérationnels de son armée. Cette réforme de la grande muette coûtera 2254 milliards de FCFA, soit 3,44 milliards d’euros.

Discuté au sein de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, le projet de loi de «programmation militaire 2016-2020» a été adopté ce 4 janvier.Ce nouvel outil de développement et d’orientation de l’armée ivoirienne, d’un coût estimé à 2.254 milliards de francs CFA (3,44 milliards d’euros), sera mis en œuvre dès son adoption en plénière au courant de cette année.Cette loi, qui est un «instrument de réforme profonde de l’outil de la défense (…), dresse le cadre budgétaire des forces armées» et «consacre la mise en cohérence de l’outil de défense avec le contexte géostratégique», a déclaré Paul Koffi Koffi, ministre ivoirien en charge de la Défense qui a défendu le projet pour le compte du gouvernement.Elaboré autour de vingt articles, le texte vise à renforcer et à moderniser les moyens humains, matériels et financiers de l'armée ivoirienne ainsi que de la gendarmerie.L’un des volets importants de la loi porte sur la réduction et le rajeunissement des effectifs afin de consacrer d’avantage de ressources aux infrastructures et aux équipements. Ainsi, il est prévu de faire passer l’effectif de 41.415 hommes fin 2015 à 40.000 d’ici 2020.Ce dégraissage se fera, selon le responsable gouvernemental, par le biais de différents mécanismes dont des mesures d’incitation au départ volontaire. De même, l’âge de départ à la retraite des soldats (entre 55 et 57 ans selon le grade) sera désormais fixé à 45 ans, une mesure (non rétroactive, a-t-il précisé) qui va permettre de rajeunir les effectifs, a soutenu le minister, avant d’indiquer qu’un organe sera mis en place afin de faciliter la reconversion des personnes concernées.Il faut relever que depuis la crise économique qui a frappé le pays au début des années 80, l’armée ivoirienne, comme l’a rappelé Paul Koffi Koffi, avait vu ses ressources réduites au strict minimum, le pays baignant dans une relative stabilité. Et la crise armée de 2002 avait fini par détériorer les moyens acquis et «exacerbé les dysfonctionnements de l’institution militaire, détruit les infrastructures et les matériels, mais aussi affaibli la chaîne de commandement, instrumentalisé l’armée, altéré l’esprit de corps, et affecté la capacité opérationnelle des forces armées» a-t-il indiqué devant les parlementaires.Si la possibilité d’une résurgence de crise interne apparaît définitivement révolue, le pays entend ainsi s’adapter aux nouveaux défis sécuritaires avec l’émergence de foyers de terrorisme dans la sous-région ouest africaine notamment.Rappelons que c’est la toute première fois de son histoire que la Côte d’Ivoire se dote d’une loi de programmation militaire. Une évolution qui s’inscrit dans le cadre du Plan national de développement (PND 2016-2020), conduit par le président Alassane Ouattara.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 07/02/2016 à 17h38, mis à jour le 14/02/2016 à 14h13