Le gouvernement ivoirien dégèle les avoirs des 5 proches de Gbagbo

Le président Ouattara recevant une délégation de l'opposition ivoirienne.

Le président Ouattara recevant une délégation de l'opposition ivoirienne. . DR

Le 09/03/2016 à 20h16, mis à jour le 09/03/2016 à 20h31

Le gouvernement ivoirien vient de faire un pas supplémentaire en direction de l’opposition. Les comptes de 5 cadres de l’ex-régime feront l’objet d’un dégel et 70 prisonniers membres de l’opposition bénéficieront d’une liberté provisoire.

A l’issue du Conseil des ministres de ce 9 mars, le gouvernement a annoncé le dégel des comptes de 5 personnalités proches de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo. Il s’agit entre autres de Jeannette Koudou, la sœur cadette de l’ancien président, de Philippe Attey, ex-directeur de la société de transport publique SOTRA, et du richissime planteur, Sansan Kouao.Marcel Gossio, ex-directeur général du port d’Abidjan, le «poumon économique» du pays, considéré comme l’un des principaux financiers de l’ancien régime, bénéficiera lui d’un dégel partiel de ses comptes.En outre, 70 prisonniers proches de l’opposition, sur une liste de 206, détenus pour divers motifs dont des accusations d’atteinte à la sureté nationale, bénéficieront de la liberté provisoire, a affirmé le porte-parole du gouvernement, le ministre Bruno Koné.Ces mesures font partie des points de revendications négociés par l’opposition dans le cadre du dialogue instauré avec le gouvernement.Si Bruno Koné a souligné que la liste des personnes à libérer sera communiquée dans les prochains jours, les spéculations vont bon train sur les identités des concernés : qui des «pro Affi», l’aile officielle du FPI dirigée par Affi N’Guessan, et des «pro Sangaré», les dissidents du parti en rupture de bancs avec le pouvoir, aura les faveurs des autorités.Au lendemain de la crise postélectorale qui a vu l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir, le régime d’Abidjan avait entrepris de geler les avoirs de hauts responsables de l’ancien régime. Ces derniers étant soupçonnés essentiellement de vouloir financer des opérations de déstabilisation.La prochaine bataille pour l’opposition sera certainement l’obtention de financements publics dans la perspective des élections législatives prévues avant la fin de l’année.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 09/03/2016 à 20h16, mis à jour le 09/03/2016 à 20h31