Le président Alassane Ouattara forme un comité d’experts chargé de rédiger la nouvelle constitution

Alassane Ouattara, président de la République de Côte d'Ivoire.

Alassane Ouattara, président de la République de Côte d'Ivoire. . DR

Le 02/06/2016 à 00h38

Le président ivoirien Alassane Ouattara a mis en place ce 31 mai un Comité d’experts chargé de l’élaboration de la nouvelle constitution ivoirienne. Un engagement politique qui vise à extraire du texte fondamental «les germes confligènes» et à renforcer la démocratie.

Annoncé depuis l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, le processus d’élaboration de la nouvelle constitution ivoirienne entre dans sa phase active. Un Comité d’experts a été constitué ce mardi par le président ivoirien, dans l’optique de rédiger l’avant-projet de constitution dans un délai d’un mois.Et, dans l’objectif de faire de la rédaction du texte fondamental un projet inclusif, le président ivoirien va lancer une série de consultations incluant l’opposition, les chefs religieux, les chefs et rois traditionnels ainsi que la société civile ivoirienne.«Les résultats de ces consultations seront transmis au Comité d’experts en vue de proposer au président de la République un texte à soumettre à référendum pour doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle constitution», souligne le communiqué de la présidence.La constitution ivoirienne doit prendre en compte «le passé, le présent et le futur (…) pour une Côte d’Ivoire qui se réconcilie avec une constitution plus consensuelle, une constitution que les Ivoiriens peuvent magnifier parce qu’ils s’y reconnaissent», a déclaré Ouraga Obou, le président du Comité, par ailleurs professeur agrégé de droit public et de Science politique.L’actuelle constitution ivoirienne, élaborée puis votée par référendum sous la junte du général Robert Guéï en 2000, a été pointée du doigt comme étant "confligène" pour avoir reconduit en son article 35 les conditions d’éligibilité à la présidence de la République, qui précisent que les candidats doivent être de «père et de mère ivoiriens de naissance». Une disposition qui a avait servi de prétexte pour rejeter la candidature de l’actuel président en 2000 et qui, pour nombre d’observateurs, avait été l’un des ferments de la crise politique que le pays a connue et qui avait mué en 2002 en rébellion armée.Le chef de file de l’opposition, Affi N’Guessan, au cours d’une conférence de presse en début de mois, a déjà soutenu l’idée de changement de l’actuel texte fondamental qui «contient des insuffisances sur les points des libertés et des droits de l’homme et sur la question de l’équilibre des pouvoirs», avec un «système présidentielle trop fort».Selon le programme du gouvernement, le référendum est prévu pour se tenir avant la fin de l’année.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 02/06/2016 à 00h38