Le vent semble pour l’heure avoir tourné en faveur de Soro Guillaume, le président du parlement ivoirien. Débarrassé du boulet de «l’affaire des écoutes téléphoniques», avec la volte-face des autorités burkinabés qui ont abandonné les procédures judiciaires à son encontre, la deuxième personnalité ivoirienne tente de se repositionner dans le paysage politique ivoirien.Dans une interview accordée ce mercredi à la radio RFI, l’homme se dit «galvanisé» par la confiance du président Alassane Ouattara avec qui il entretient des relations au-dessus des «conjonctures temporelles». Un gage donc pour sa carrière politique qu’il entrevoit par sa réélection aux prochaines législatives, puis à la tête du parlement ivoirien d’ici la fin de l’année.Cependant la mise en place d’un poste de vice-président dans le cadre de la nouvelle constitution devrait pourtant affaiblir sa position. «Ce sera au président Alassane Ouattara de donner le dauphinat constitutionnel à qui il a le plus confiance» a-t-il confié sans pour autant manifesté un désintérêt.Quid de la présidentielle de 2020 ?«En Côte d’Ivoire, tout le monde pense à la présidentielle de 2020» a-t-il avoué au confrère. La rumeur publique voudrait qu’il soit intéressé par la succession d’Alassane Ouattara. Ce qui devrait en principe passé par sa nomination à la vice-présidence une fois la nouvelle constitution adoptée.Ce qui est très loin d’être acquis, vu les fortes rivalités qui couvent déjà aussi bien au sein du RDR, le parti au pouvoir (avec les ministres Hamed Bakoayoko et Gbon Coulibaly très proches du président Ouattara), qu’au RHDP, la coalition politique au pouvoir.«Son passé de chef rebelle ne fait pas de Soro l’homme de consensus» avancent les observateurs. Cependant ce dernier indique avoir «des ressources pour avancer» fasse à l’adversité qui prend forme autour de ses ambitions.Selon certains analystes, il ne lui reste que deux options. Soit mettre les bouchées doubles pour se constituer des alliés au sein de la coalition au pouvoir afin d’accentuer la pression sur le président Alassane Ouattara et espérer récupérer le poste de vice-président, soit se préparer pour 2030, date à laquelle le dauphin choisi de l’actuel président devrait à son tour céder la présidence après deux mandats.A 44 ans, Soro Guillaume, chef syndicaliste à l’université, ex patron de la rébellion des Forces nouvelles avant de devenir président du parlement a bien des «ressources» pour surprendre le moment venu.
Le 22/06/2016 à 18h31