«J’ai pris la décision de témoigner, mais à visage découvert. Mon témoignage se voudra ni à charge ni à décharge. Il s’agit de dire ce que j’ai entendu, su, ressenti et vécu avant, pendant et après notre crise post-électorale» a énoncé Joël N’Guessan, dans son communiqué rendu public ce début d’après-midi.«Il s’agit aussi pour moi, a-t-il poursuivi, d’honorer la mémoire de mes ex collaborateurs Franck N’Douba, Traoré Zie, Koné Yacouba et Arsène Yapo, abattus froidement sous mes yeux dans l’après-midi du 08 avril 2011 (…). Témoigner c’est libérer ma conscience et soulager un tant soit peu les parents de mes collaborateurs morts pour moi. Le faisant, je ne fais que me conformer à la stricte définition du concept de témoignage et du témoin».Protection des témoinsDans le cadre de la tenue du procès de Laurent Gbagbo et de son coaccusé Blé Goudé, la CPI avait fait l’option de faire comparaître anonymement les témoins pour des raisons de sécurité. Une mesure qui a vu naître des spéculations surtout sur les réseaux sociaux concernant l’identité des personnes appelées à la barre, bien que leurs visages aient été floutés, le procès étant diffusé en direct sur internet notamment. Ce qui avait conduit l’instance judiciaire, depuis le 16 juin, à auditionner les témoins de l’accusation à huis clos.Le fait est que les journaux de l’opposition avaient régulièrement cité le nom de Joël N’Guessan comme l’un des témoins de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda. Et ce vendredi, un quotidien proche de l’ancien régime a même titré qu’il devait comparaître en début de semaine prochaine.Trois mois plutôt, c’était «Sam l’Africain», qui avait été appelé à se présenter devant la cour pour ce qui devait être un témoignage à charge, mais qui s’était plutôt transformé en déposition en faveur de l’ex-président.Il y a toutefois peu de chance qu’il en soit ainsi pour Joël N’Guessan, compté parmi les plus fervents tribuns contre l’ancien régime.
Le 25/06/2016 à 12h34