23 partis d’opposition rejettent la procédure d’élaboration de la nouvelle constitution

Le président Alassane Ouattara recevant les leaders de l'opposition.

Le président Alassane Ouattara recevant les leaders de l'opposition. . DR

Le 01/07/2016 à 09h31

Un collectif de 23 partis de l’opposition ivoirienne ont, dans une déclaration ce 30 juin, rejeté la procédure d’élaboration de la nouvelle constitution ivoirienne. La réforme en cours, jugée illégale et illégitime, doit être retirée, ont-ils réclamé.

«Le référendum ne peut se dérouler qu’à la suite d’un débat constitutionnel aussi large que possible qui éclaire le peuple, et dont notre pays à une expérience qu’il faut capitaliser», consignent dans leur déclaration les 23 partis politiques dont le FPI d’Affi N’guessan, Lider de Mamadou Koulibaly et l’URD de Boni Clavérie. Celle-ci énonce tout un chapelet de récriminations qui risque de «plonger le pays dans les erreurs du passé».La vice-présidence ? «Cela traduirait une dévotion monarchique du pouvoir». Le Senat dont le tiers des membres devrait être nommé par le président ? Ce n’est, dans ces conditions, «pas nécessaire au regard de la séparation des pouvoirs». Quid de la CEI (la commission électorale indépendante) qui, selon le collectif, n’a pas été mentionné dans le projet ? Cela «ne vise qu’à permettre au ministère de l’Intérieur d’organiser des élections…».Aussi les signataires rejettent-t-ils la procédure en cours et exigent la mise en place d’une «Assemblée constituante ou d’une commission nationale représentative de toutes les couches de la population ivoirienne».En somme, ces partis d’opposition dénoncent un processus «non inclusif» qui ne saurait prendre en compte "la diversité d’opinions du corps social ivoirien" dans la «perspective du consensus recherché».Le premier juin dernier, le président Alassane Ouattara a mis en place un comité d’experts d’une dizaine de membres pour l’élaboration de la nouvelle constitution. Différents corps socio-professionnels avait été conviés, durant une dizaine de jours, à apporter leur contribution au projet lors d’audiences au Palais présidentiel.Reçue le 7 juin, l’opposition avait déjà marqué sa réticence, soulignant que le processus était «mal parti» tout en exprimant le besoin de poursuivre les discussions avec le pouvoir ivoirien. Un appel qui n’a manifestement pas été entendu.Si le processus devait se poursuivre, il reviendra aux Ivoiriens de se prononcer au final sur le projet lors d’un référendum en «octobre ou nombre prochain», selon le vœu du président Ouattara.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 01/07/2016 à 09h31