Côte d’Ivoire: le consensus toujours recherché, trois mois avant le référendum constitutionnel

DR

Le 09/08/2016 à 15h27

Le référendum constitutionnel se tiendra «fin octobre», selon le président ivoirien. Mais à trois mois de l’échéance, le pouvoir n’est pas encore parvenu à rassurer l’opposition qui appelle déjà au boycott du scrutin.

La rédaction de la nouvelle constitution ivoirienne se poursuit. Même si quelques détails filtrent notamment le sénat et la vice-présidence -qui assurera désormais la vacance du pouvoir-, l’engagement du pouvoir d’Abidjan de mettre en place une constitution «plus démocratique» laisse l’opposition perplexe. Cette promesse aux contours indéfinis n’arrête pas d’irriter cette dernière qui multiplie les menaces de boycott du référendum et dénonce un texte qui s’écrit à «huis clos».

Pendant ce temps, le Comité d’experts chargé de rédiger la loi fondamentale a pris son bâton de pèlerin pour entamer ses propres consultations, après celles organisées par le chef de l’Etat ivoirien. Une occasion choisie pour répondre aux critiques. «Il s’agit d’une nouvelle constitution et non d’une révision», a laissé entendre le professeur Ouraga Obou, qui préside le Comité d’experts, la semaine dernière après une rencontre avec le président du Conseil constitutionnel.

«J’entends dire dans l’opinion que nous avons fini la rédaction de la nouvelle constitution, non ce n’est pas encore terminé, nous sommes en chemin et nous sommes à mi-chemin», a-t-il confié ce lundi à la presse après une entrevue avec le président du Conseil économique et sociale pour justifier ces consultations. Il a, à l’occasion, fait la promesse de rencontrer «les partis politiques, la société civile et les religieux la semaine prochaine».

L’opposition va-t-elle répondre favorablement à cette nouvelle démarche ? Il y a de fortes raisons d’en douter, du moins son adhésion au projet est loin d’être acquise tant elle reste arc-boutée sur ses positions; entre autres Comité d’experts illégalement constitué en violation de la constitution, procédure non inclusive, réprobation de la mise en place d’un sénat et d’une vice-présidence.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 09/08/2016 à 15h27