Côte d’Ivoire: un parti lance un appel public pour trouver des candidats aux élections législatives

Gnamien Konan, président de l'UPCI.

Gnamien Konan, président de l'UPCI. . DR

Le 12/08/2016 à 09h23, mis à jour le 12/08/2016 à 09h41

Que faire quand on a du mal à trouver des candidats pour une échéance électorale ? L’UPCI (Union pour la Côte d’Ivoire), le petit poucet de la coalition politique au pouvoir (le RHDP), choisit de lancer un «appel public à candidature».

Dans son communiqué rendu public ce 11 août sous l’intitulé «Avis d’appel public à candidature» dans la perspective des élections législatives, l’UPCI, fondé et dirigé par le ministre en charge du Logement, Gnamien Konan, ouvre ses rangs à des personnes «militantes ou sympathisantes», faisant sauter d’emblée la clause qui voudrait d’ordinaire que les candidats à un poste électif aient démontré leur militantisme au sein du parti.

«Avoir une bonne expérience du terrain politique de la circonscription électorale visée (…), avoir à l’esprit de «servir son pays comme si l’on rendait un culte à Dieu», (…), être résolu à combattre la corruption, la gabegie, etc.», telles sont les valeurs promues, sinon les réelles conditions de candidature, en dehors des conditions de nationalité notamment.

Disposant d’un seul député, en la personne de son président, un poste acquis à Botro au centre du pays – grâce à la bienveillance du PDCI qui a bien voulu, au cœur de son fief, faire de la place à son «petit allié», disent les mauvaises langues –, l’UPCI espère obtenir une cinquantaine de député aux prochaines législatives prévues au dernier trimestre. Une visée qui est loin d’être assurée.

Le parti doit en effet faire face au rouleau compresseur du RDR et du PDCI, sans compter le FPI et l’opposition qui semble connaître un regain de vitalité ces derniers temps.

L’UPCI parviendra-t-il à attirer des candidats n’ayant pas obtenu l’investiture de leurs partis ou à attirer des leaders d’opinion en quête d’un appareil politique ? Ou au contraire veut-il simplement faire preuve de transparence ?

L’autre option qui s’offre au parti, est la fusion envisagée des cinq membres du RHDP pour constituer un seul parti, un projet qui devrait en principe se concrétiser avant les législatives. Déjà en 2012, Gnamien Konan avait émis le vœu de dissoudre le parti pour rejoindre le PDCI, avant de se rétracter face au refus de ses camarades.

Pour rappel, c’est à l’approche de l’élection présidentielle de 2010 que l’ex-directeur général des Douanes– qui s’était illustré par la mobilisation de recettes douanières record durant la décennie de crise– avait créé son parti, puis intégrer le RHDP qui remporta le scrutin avec Alassane Ouattara.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 12/08/2016 à 09h23, mis à jour le 12/08/2016 à 09h41