Côte d’Ivoire: l’opposition en campagne pour faire avorter le référendum

Affi N'Guessan, président du FPI.

Affi N'Guessan, président du FPI. . DR

Le 16/09/2016 à 12h34, mis à jour le 16/09/2016 à 14h27

Le Front populaire ivoirien (FPI), à la tête d’une coalition de l’opposition, lance à partir de ce samedi une campagne contre le référendum constitutionnel. Un test grandeur nature pour jauger sa popularité alors que la crise au sein du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo semble inextricable.

Le FPI s’engage à faire échouer le projet de nouvelle constitution alors que le gouvernement ivoirien a marqué son intention de mener à terme le processus par un référendum prévu dans un délai maximum de deux mois.

Au cours d’une conférence de presse ce jeudi, Affi N’Guessan, le président du parti, par ailleurs président de l’AFD (Alliance des forces démocratiques), a décidé de «concrétiser son refus» de voir aboutir le projet par une série de meeting. L’objectif étant de démontrer par la mobilisation «que la majorité des Ivoiriens est opposée à la démarche du chef de l’Etat».

Cette campagne, qui tient lieu de test grandeur nature après l’échec du parti à la dernière présidentielle (environ 10% des suffrages), va débuter ce samedi au niveau de la commune de Port-Bouët, à Abidjan.

«La présence massive des populations au meeting de lancement de la campagne sera une occasion de dire que personne ne peut leur imposer une constitution», a-t-il déclaré. «La constitution est la fondation du progrès et de l’avenir du pays (…) et nous devons faire en sorte que la majorité des Ivoiriens qui est contre ce projet s’exprime», a-t-il ajouté.

Divisions internes

Mais cette campagne, Affi N’Guessan devra la mener sans les frondeurs du parti. L’appel à l’union, lancé le week-end dernier, a rencontré plutôt un retentissant refus de ceux qui sont qualifiés de «Gbagbo ou rien». «Nous ne nous sentons pas concernés», ont répondu les partisans d’Aboudramane Sangaré.

Toutefois, le dialogue avec le gouvernement, interrompu ces dernières semaines en raison de divergences

sur la constitution, va à nouveau reprendre après la libération d’une dizaine de prisonniers politiques.

Mais le FPI, qui cherche désormais à se montrer plus intransigeant vis-à-vis du pouvoir, prend tout de même un risque: peu d’Ivoiriens semblent en effet intéressés par ce débat considéré comme loin de leurs préoccupations quotidiennes.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 16/09/2016 à 12h34, mis à jour le 16/09/2016 à 14h27