Côte d’Ivoire: le début referendum marqué par des incidents

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Le 30/10/2016 à 16h00, mis à jour le 30/10/2016 à 18h08

Le début du scrutin référendaire a été marqué ce dimanche par des incidents qui restent circonscrits. Mais dans l’ensemble, le vote se déroule dans le calme malgré un niveau de participation disparate en fin de matinée.

La matinée du vote référendaire s’est ouverte avec plusieurs poches d’incidents aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Les premiers se sont produits dans la commune populaire de Yopougon à Abidjan, la plus grande de la capitale et fief de l’opposition. Des groupes de jeunes ont saccagé 8 bureaux de vote au quartier Sicogi II. Une situation qui a entrainé un déploiement important des forces de l’ordre confirmée par plusieurs sources.

De même à Gagnoa (370 km d’Abidjan) au centre ouest du pays et région d’origine de l’ex-président Laurent Gbagbo, des incidents ont empêché la tenue du scrutin dans au moins une vingtaine de bureau de vote dans la région, et la tension y était toujours vive en fin de matinée. «Gagnoa sera certainement le point noir de ce scrutin» a témoigné l’envoyé spécial de la télévision ivoirienne.

Des situations similaires sont également relevées à Daloa et à Divo, toujours au centre ouest, où 30 bureaux de vote ont été saccagés. Il en est de même à Dabou (50km d’Abidjan) et à Bangolo, à l’ouest où le siège local de la CEI, la commission électorale, aurait été saccagé selon certaines sources.

Des incidents qui restent circonscrits dans ces zones réputées proches de l’opposition, bien que le vote se déroule normalement ailleurs dans le pays.

Dans la matinée, le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé ses compatriotes à se rendre aux urnes dans le «calme et la paix» après avoir jeté son bulletin dans l’urne, reconnaissant au passage «des cas isolés» de violences. «On peut voter oui comme on peut voter non. J’en appelle au sens de responsabilité de chacun», a-t-il déclaré à la presse.

Sur l’ensemble du territoire, il faut dire que l’affluence dans les lieux de vote était disparate selon les zones jusqu’en fin de matinée. Alors que dans la partie nord du pays, l’on notait déjà une forte mobilisation dès la matinée, dans les régions du sud du pays, la première partie de la journée a été plutôt timide.

Pour rappel, contrairement à la frange de l’opposition regroupée au sein de l’AFD (Alliance des forces démocratiques) qui a exhorté ses militants à «rester chez eux», le Front du refus avait quant à lui appelé ses militants à empêcher le déroulement du scrutin.

Pour sécuriser le scrutin, 30.000 agents des forces de l’ordre ont été affectés à la surveillance du scrutin sur toute l’étendue du territoire national.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 30/10/2016 à 16h00, mis à jour le 30/10/2016 à 18h08