Une victoire de Yasmina Ouégnin aux prochaines élections législatives à Cocody, la commune huppée de la capitale ivoirienne, sera une raclée pour la coalition au pouvoir et un séisme qui risque de changer la configuration de l’arène politique en Côte d’Ivoire. Une telle éventualité est-elle envisageable? Il suffit de regarder l’accueil sur les réseaux sociaux de sa déclaration de candidature depuis ce lundi -près de 500 partages en une journée sur le site abidjan.net, un score assez rare.
C’est que la jeune dame, chef d’entreprise et mère de famille de 35 ans à l’esprit libre, a fini par agacer l’establishment politique par ses positions à contrecourant des tenants du pouvoir. Dernier acte d’une série d’incartades, le vote du projet de nouvelle constitution le 11 octobre dernier au parlement. Ce jour-là elle avait présenté son bulletin imprimé «Non» à la presse avant de le déposer dans l’urne pour un vote qui devait se faire au secret.
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Une défiance de trop pour le PDCI, l’ex-parti au pouvoir (qui dirigea le pays de 1960 à 1999, aujourd’hui poids lourd de la coalition RHDP) qui a décidé d’exclure de sa liste aux législatives celle qui avait déjà grogné contre la candidature unique d’Alassane Ouattara pour le compte du RHDP.
Fille de l’emblématique Georges Ouégnin, très influent directeur de protocole et ombre du premier président ivoirien, Felix Houphouët-Boigny, Yasmina fait partie de ces enfants privilégiés qui ont vécu dans les bonnes grâces de la république tout comme d’autres «enfants de…» issus de grandes familles et aujourd’hui tous ralliés à la coalition au pouvoir et en attente d’assurer la relève politique.
«En âme et conscience, j’ai exercé ce mandat en privilégiant la recherche de l’intérêt général et le bien-être du plus grand nombre. Ce faisant, je me suis parfois mise en marge des dogmes partisans, (…).Le prix à payer est très certainement l’ostracisme dont je fus frappée par certains dirigeants de ma propre famille politique», a-t-elle souligné dans sa déclaration ce lundi avant d’annoncer sa candidature à Cocody (la commune huppée dont elle était député depuis 5 ans).
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Pour les observateurs, elle a toutes ses chances dans cette commune, lieu de résidence de l’intelligentsia ivoirienne qui a souvent tourné le dos au pouvoir. En effet, contrairement au reste du pays, le choix du vote se fait moins en considération du parti ou des origines ethniques, comparativement au reste du pays.
Après la faible participation aux législatives, considérée comme le signe d’un désamour des populations avec le pouvoir, une défaite du RHDP dans la commune symbolique de Cocody pourrait donner des ailes à cette «rebelle» de la politique ivoirienne et remettre en cause bien des certitudes à Abidjan,...
