Côte d’Ivoire: des soldats occupent la ville de Bouaké, au centre du pays

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Le 06/01/2017 à 11h45, mis à jour le 06/01/2017 à 12h12

Des combattants de l’ex-rébellion ivoirienne, intégrés dans l’armée régulière, ont entamé un "mouvement d’humeur" à Bouaké, dans le centre du pays. Après avoir tiré à l’arme automatique dans la soirée, ces derniers occupent actuellement les principaux points d'accès à la ville.

Des tirs à l’arme automatique ont été entendus dans la soirée de jeudi 5 à vendredi 6 janvier à Bouaké, la seconde plus grande ville ivoirienne, située dans le centre du pays. Une ville qui abrite la plus grande garnison militaire du pays après Abidjan.

Des soldats, selon plusieurs sources, ont déserté les camps militaires pour investir la ville et occuper ses principaux carrefours. Depuis ce matin, les entrées de la ville sont tenues par les mutins, de sorte que Bouaké est coupée du reste du pays.

Selon les premières informations, ce mouvement d’humeur est le fait d’ex-combattants de la rébellion intégrés dans l’armée régulière et qui réclameraient le respect d'un certain nombre d’engagements et promesses non tenus jusqu'ici. Dans leur élan, ils s’en sont pris à plusieurs commissariats de la ville et ont emporté des armes.

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Le fait est que ces soldats ruminaient ces derniers temps une certaine frustration. Relégués au statut d’hommes de rang, il arrive qu’ils dénoncent les conditions de vie parfois extravagantes de leurs «chefs», promus à des postes d’officiers supérieurs de l’armée.

Il faut se rappeler que Bouaké avait été le point de départ et la base de l’ex-rébellion armée. La ville enregistre en outre la présence d’une grande majorité de combattants démobilisés. Ces derniers dénoncent régulèrement l’échec de leur réintégration à la vie civile et expriment également une certaine colère à l’encontre du pouvoir. Ils avaient d’ailleurs été accusés d’avoir mené les troubles dans la ville à la faveur de la hausse des prix de l’électricité.

Pour l’heure, aucun bilan n’est encore disponible. On apprend en outre que l’état-major de l’armée ivoirienne est en contact avec les soldats pour tenter de mettre rapidement un terme à ce qui est qualifié de «mouvement d’humeur».

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 06/01/2017 à 11h45, mis à jour le 06/01/2017 à 12h12