Côte d'Ivoire-Burkina Faso: Ouattara à Ouagadougou pour concrétiser les grands projets communs

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Le 18/07/2017 à 18h32

Les projets d’autoroute et la ligne ferroviaire reliant les deux pays vont connaître un coup d’accélérateur à l’issue de la 6e session du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre Abidjan et Ouagadougou. Les deux voisins veulent servir de modèle à l’intégration ouest-africaine.

Fini le temps des grands discours. Abidjan et Ouagadougou veulent passer à une phase de matérialisation des projets issues des Traités d’amitié et de coopération. En effet, au bout de 6 session du TAC, les deux pays ont défini un ensemble de projets et d’accords afin de parvenir à une «coopération dynamique et mutuellement bénéfique» selon les termes du président ivoirien.

«Je saisis cette occasion pour demander à nos chefs de gouvernements et nos ministres de faire preuve de plus d’audace, d’engagement, de détermination et de célérité dans la mise en œuvre de nos décisions», a-t-il instruit. Une ambition partagée par son homologue du Burkina Faso, Christian Kaboré: «les peuples ivoiriens et burkinabés partagent légitimement de fortes attentes vis-à-vis du Traité d’amitié et de coopération singulièrement des conclusions de la présente session».

«Le couple ivoiro-burkinabé» qui souhaite être «le moteur de l’intégration sous-régionale et un exemple de réussite» a à nouveau renforcé les liens de leur pacte avec une dizaine d’accords qui viennent donner du contenu au 5e TAC, signé l’année dernière à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire.

Premier acte concret, le démarrage des travaux de réhabilitation, après deux ans de négociation, de la ligne de chemin de fer reliant Abidjan et les villes burkinabè de Ouagadougou et Kaya, qui doit être prolongée vers Tambao. La première phase du projet d’un coût de 130 millions d’euros, soit environ 85 milliards FCFA, sera lancé en septembre prochain pour une durée de quatre ans. Une convention a été signée avec la SITARAIL, filiale de Bolloré qui exploite le réseau.

Autre projet majeur, l’autoroute Abidjan Ouagadougou long de près de 1.200 km. Si Abidjan a déjà achevé depuis cinq ans une première section de 260 km et travaille sur une autre devant aller à Bouaké, le Burkina annonce le «démarrage des travaux de la section Ouagadougou-Koudougou» et «l’achèvement des études de faisabilité du tronçon Ouagadougou-Bobo-Dioulasso».

Les questions sécuritaires continuent en outre de préoccuper les deux parties. Un accord de jumelage des écoles militaires a été ratifié, et les deux pays se sont engagés à intensifier leur coopération en matière de sécurité et de renseignement avec l’idée de «gagner le combat contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée, les trafics illicites de tout genre et toutes les formes d’extrémisme» a relevé le chef de l’exécutif burkinabè.

Egalement, Abidjan qui avait relever sa fourniture d’électricité à Ouagadougou de 70 à 80 MW l’année dernière, compte encore porter ce niveau à 90 MW «au premier trimestre 2018» et si possible à 100 MW comme l’a demandé le Burkina.

Les deux pays se sont par ailleurs accordés sur la nécessité de renforcer leurs échanges commerciaux entre, et à mettre en place des initiatives communes en faveur des jeunes, des femmes ainsi que la lutte contre l’exploitation des enfants.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 18/07/2017 à 18h32