Sincère repenti ou fin stratège? C'est selon. En tout cas, Guillaume Soro vient de faire des déclarations qui auront un très large écho dans le contexte actuel de crise plus politico-militaire.
"Aujourd'hui la Côte d'Ivoire a plus que besoin de pardon et de réconciliation. Je veux demander pardon aux Ivoiriens pour tout ce que j'ai pu faire (...) à ce peuple qui a tant souffert. Je demande pardon à mes aînés (...) et même au président Laurent Gbagbo", a déclaré M. Soro.
On lui prête des ambitions présidentielles et beaucoup le pointent du doigt concernant les récents remous dans l'armée et parmi les ex-rebelles démobilisés. D'autant qu'une cache-d'armes a été retrouvée chez l'un de ses plus proches collaborateurs, en l'occurrence, Souleymane Kamagaté alias Soul To Soul et chef de son protocole. Il peut nier son implication dans les'récentes mutineries, il aura du mal à convaincre concernant ces armes.
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Le président Alassane Ouattara semble devenu extrêmement méfiant par rapport à Soro, puisqu'il a écarté plusieurs de ses hommes afin d'avoir les coudées franches. C'est sans aucun ménagement que les soroïstes patentés que sont Méité Sindou et Issiaka Fofana, respectivement Secrétaire national au renforcement des capacités (SNRC) et le directeur général de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (LONACI), ont été débarqués.
Évidemment, c'est un traitement qui n'a pas été réservé aux partisans du président de l'Assemblée nationale. Ceux de Henry Konan Bédié ont subi un sort identique. Par la même occasion, le mini remaniement d'avant-hier mercredi a permis de nommer au ministère de la Défense, un proche de Ouattara en la personne de Ahmed Bakayoko. C'est le moyen le plus sûr pour Ouattara d'écarter les éventuels candidats à sa succession en 2020.