Nouveau coup de massue pour les partisans de Laurent Gbagbo. La Cour Pénale Internationale a décidé du maintien en détention de l’ex- chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l'humanité, et de son ministre Charles Blé Goudé. La décision est tombée ce vendredi en milieu de journée.
Selon le communiqué de la CPI, «Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé resteront en détention dans l'attente de la décision de la Chambre d'appel sur l'appel de l'accusation contre la décision de la Chambre de première instance» concernant leur mise en liberté, suite à leur acquittement, qui avait été prononcé voici trois jours, mardi 15 janvier.
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Les deux accusés devront donc rester en détention jusqu’au 1er février, date à laquelle les juges devront décider de leur sort. En effet, selon le document émis par la CPI, le procureur doit présenter son mémoire d’appel au plus tard ce mercredi 23 janvier et la défense doit y apporter sa contradiction, dans un autre mémoire, à déposer le 29 janvier.
Le 1er février, une audience est donc prévue pour entendre les arguments des parties, avant le délibéré des juges, qui devrait intervenir dans les jours suivants.
Ce brutal retournement de situation fait déjà polémique, tout particulièrement dans les milieux judiciaires, où ce maintien en détention de personnes qui avaient été totalement acquittées suscite l’incompréhension.
Interrogé par la chaîne France 24, Georges Aka, le représentant du FPI (le parti de Laurent Gbagbo) en Europe, dénonce cette décision et estime qu’il s’agit d’«une manœuvre pour maintenir hors de la Côte d’Ivoire un adversaire politique».
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A présent, tout l’enjeu pour l’accusation, qui a demandé le maintien en détention, sera de s’assurer que les deux accusés se présenteront à un autre procès en appel, et qui concerne cette fois-ci une décision d’acquittement total des charges.
De son côté, la défense, qui oppose le fait qu’il s’agit là d’un non-sens, étant donné qu’il n’y a aucune raison pour ces derniers de se dérober devant une cour qui les a reconnus non-coupables, n’a finalement pas eu gain de cause.
Selon certaines sources, on pourrait s’acheminer, au mieux, vers une liberté sous condition, ce qui contraindra Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à rester en Europe, donc géographiquement proches de la CPI.