Une association de victimes de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire a fait part de son «opposition énergique», lundi 1er mai, au retour de Laurent Gbagbo après l’assouplissement de sa liberté conditionnelle par la Cour pénale internationale (CPI).
Dans l’attente de leur procès en appel, la CPI a annoncé jeudi autoriser sous conditions l’ancien président et Charles Blé Goudé à quitter les pays où ils sont assignés à résidence (respectivement la Belgique et les Pays-Bas) depuis leur acquittement en 2019 d’accusations de crimes contre l’humanité.
Le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) «informe […] de son opposition énergique quant à une quelconque désignation de l’Etat de Côte d’Ivoire […] pour accueillir Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sur son sol en exécution de la décision du 28 mai 2020 de la chambre d’appel de CPI», a déclaré Issiaka Diaby, son président, à l’issue d’une conférence de presse à la mairie de Yopougon, grand quartier populaire du nord d’Abidjan réputé pro-Gbagbo.
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Le CVCI «interpelle la CPI sur ses dettes envers les victimes, la garantie de non-répétition des actes de commission de crimes de masse, un environnement de justice et de paix envers l’ensemble des populations ivoiriennes» et «sur la nécessité évidente de casser la décision d’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé». Elle appelle la CPI à ouvrir «un nouveau procès devant une nouvelle chambre aux fins de satisfaire les besoins des victimes».
Condamné par contumace
Vendredi, le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo, a appelé le président Alassane Ouattara au « dialogue » afin de permettre son retour au pays. Après plus de sept ans de détention, Gbagbo, 74 ans, a été reconnu non coupable en janvier 2019 de crimes commis entre 2010 et 2011 au cours des violences post-électorales en Côte d’Ivoire, qui avaient fait quelque 3 000 morts en cinq mois. Le même verdict a été prononcé à l’endroit de l’ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes fidèles à l’ancien président, Blé Goudé, accusés de crimes contre l’humanité lors de la crise post-électorale.
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Début novembre 2019, la justice ivoirienne a condamné en appel Gbagbo par contumace à vingt ans de prison pour le «braquage» de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest pendant la crise post-électorale. Blé Goudé a été condamné en décembre 2019 à vingt ans de prison pour des crimes commis pendant la crise.