"Je ne peux pas ne pas me tourner avec respect vers le président de la République, dont la candidature à ces prochaines élections n’est pas nécessaire, à mon humble avis", écrit Mgr Kutwa dans une lettre ouverte intitulée "Appel au respect du Droit dans la concertation".
"Son devoir régalien de garant de la Constitution appelle son implication courageuse, en vue de ramener le calme, de rassembler les Ivoiriens, de prendre le temps d’organiser les élections dans un environnement pacifié par la réconciliation", explique le cardinal à propos de Ouattara.
"La vie socio-politique de notre pays aborde un virage dangereux. Au fur et à mesure que s'approche l'échéance des élections présidentielles, force nous est donné de constater la radicalisation des positions de part et d’autre. Celles-ci se sont d’autant plus accentuées depuis la déclaration de candidature du président", poursuit le prélat.
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Le cardinal d'Abidjan "invite les uns et les autres à aller au dialogue et à la concertation, dans la recherche de solutions à cette crise qui n’augure pas d’un lendemain meilleur quant à l’organisation paisible des élections".
Les violences dans le sillage de l'annonce de la candidature controversée du chef d'Etat Alassane Ouattara ont fait une quinzaine de morts en août.
La crainte de violences meurtrières à l'approche du scrutin du 31 octobre est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts après le refus du président Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara.
La Côte d'Ivoire, avec 25 millions d'habitants, compte 40% de musulmans, 35% de chrétiens et 15% d'animistes ou sans religion, selon les statistiques officielles.