Côte d'Ivoire: chronologie de la situation politique depuis le coup d'Etat de 1999

Des militaires lors du putsch de 2002.

Des militaires lors du putsch de 2002.. DR

Le 31/10/2020 à 17h12, mis à jour le 01/11/2020 à 15h09

Du coup d'Etat de 1999 à la présidentielle de samedi, voici quelques dates-clés de la situation politique en Côte d'Ivoire.

- 1999: Coup d'Etat

Le 24 décembre 1999, Henri Konan Bédié, au pouvoir depuis 1993, est renversé par un putsch, le premier du pays, mené par le général Robert Gueï.

- 2000: Laurent Gbagbo accède au pouvoir

Le 26 octobre, l'opposant Laurent Gbagbo devient président après une élection controversée dont ont été exclus Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara.L'investiture est précédée de trois jours de violences politiques et parfois ethnico-religieuses.

- 2002-2007: pays coupé en deux

Le 19 septembre 2002, une rébellion armée lance des attaques à Abidjan, Bouaké (centre) et Korhogo (nord).Les rebelles, qui ne réussissent pas à renverser Gbagbo, se replient sur le Nord, en prenant le contrôle.

Le 6 novembre 2004, neuf soldats français sont tués dans un raid loyaliste à Bouaké.L'armée française détruit en riposte une partie de l'aviation ivoirienne.Des manifestations antifrançaises et des exactions provoquent le départ de plus de 8.000 Français.57 civils ivoiriens sont tués par l'armée française, selon Abidjan.

Le 4 mars 2007, Laurent Gbagbo et le chef de la rébellion Guillaume Soro signent un accord de paix.Le 29, Soro devient Premier ministre.

- 2010: deux présidents

Le 28 novembre 2010, le second tour de la présidentielle, reportée six fois depuis 2005, oppose M. Gbagbo à Alassane Ouattara.

Le 3 décembre, le pays se retrouve avec deux présidents, le Conseil constitutionnel ayant proclamé la victoire de Gbagbo et la commission électorale celle de Ouattara, reconnu par l'ONU.

- 2011: Gbagbo arrêté, Ouattara investi

Le 28 mars 2011, après quatre mois de crise post-électorale meurtrière, les forces pro-Ouattara lancent une offensive, prenant en quatre jours le contrôle de quasiment tout le pays.

Le 11 avril, Laurent Gbagbo est arrêté par les Forces républicaines (FRCI) de Ouattara après une bataille de dix jours dans la capitale et de bombardements de la force française Licorne et de l'ONU.

Plus de 3.000 personnes sont tuées pendant cette crise.

Le 21 mai, Alassane Ouattara est investi, avec Guillaume Soro Premier ministre.

Le 30 novembre, MGbagbo est incarcéré à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, rejoint en 2014 par un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef des "jeunes patriotes".

- 2018: regain de tensions

En août 2018 le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) met fin à son alliance avec le parti d'Alassane Ouattara, faisant éclater la coalition au pouvoir depuis 2010.

En octobre, les municipales sont marquées par des violences dans de nombreuses localités où l'opposition conteste les résultats.

- 2019-20: course à la présidentielle

Le 15 janvier 2019, Gbagbo et Blé Goudé sont acquittés par la CPI, puis libérés sous conditions.La procureure a demandé un procès en appel.

En octobre, Guillaume Soro, exilé en France et sous le coup de plusieurs procédures judiciaires, dont une condamnation à 20 ans de prison en Côte d'Ivoire, annonce sa candidature à la présidentielle d'octobre 2020.

En mars 2020, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est désigné candidat présidentiel par le parti de M. Ouattara.Il décède le 8 juillet, une semaine après son retour de deux mois d'hospitalisation en France pour problèmes cardiaques, plongeant le pays dans l'incertitude.

Le 27 juillet, Henri Konan Bédié est désigné candidat de son parti, le PDCI.

- Ouattara candidat, violences

Le 6 août, Alassane Ouattara annonce finalement briguer un troisième mandat, invoquant un "cas de force majeure".

L'opposition lui oppose la limite constitutionnelle de deux mandats, mais le président estime que la nouvelle loi fondamentale de 2016 a remis le compteur à zéro.

Des manifestations contre sa candidature dégénèrent, faisant une quinzaine de morts.

Le 14, Conseil constitutionnel valide quatre candidatures: Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Pascal Affi Nguessan, ex-Premier ministre sous Laurent Gbagbo, et le député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti de M. Bédié.Il rejette 40 candidatures, dont Laurent Gbagbo et Guillaume Soro.

Mi-octobre, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N'Guessan appellent au boycott du scrutin

Des affrontements intercommunautaires font au moins seize morts près d'Abidjan.

Le 22, l'opposition rejette des concessions du pouvoir pour mettre fin au boycott.L'ONU s'inquiète d'une "situation tendue".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 31/10/2020 à 17h12, mis à jour le 01/11/2020 à 15h09