Vidéo. La décrispation du climat politique ivoirien décryptée par l'écrivain André Silver Konan

Le360/ Ange Goué

Le 17/08/2021 à 12h04

VidéoDepuis la rencontre du 27 juillet 2021 entre l'ex-chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, et l'actuel, Alassane Ouattara, l’atmosphère politique en Côte d’Ivoire se décrispe. Gbagbo, après 10 années passées à la Haye, veut revenir en force sur la scène et son successeur souhaite la réconciliation.

Après la rencontre qui semblait improbable entre Gbagbo et Ouattara, l'heure est au retour à une vie politique plus apaisée, selon certains analystes. Mais les choses évoluent très vite, y compris au sein même de l'opposition où l'ex-président ivoirien a purement et simplement laissé le Front populaire ivoirien (FPI), dont il est le fondateur, à Pascal Affi Guessan, son ex-Premier ministre. Il a décidé d'en créer un nouveau.

Pour André Silver Konan, journaliste, analyste politique et écrivain ivoirien, Laurent Gbagbo «avait intérêt à laisser le parti (FPI)». C'est parce qu'il «ne voulait pas se lancer dans une bataille juridique avec Monsieur Affi Pascal N’guessan qui détient la légalité juridique», une bataille dont, selon lui, l’ex-pensionnaire de la CPI à la Haye sortirait perdant.

A la veille de commémoration du 7 Août 1960, date de l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance, qui marque ses 61 ans, le président de la république ivoirien a procédé à la libération de quelle 3000 prisonniers, y compris des partisans de Laurent Gbagbo. Détendant ainsi l’atmosphère.

Dans cette réconciliation, qui est en marche en terre Ivoirienne, pour l’Analyste, «le président Ouattara fait la politique du bâton et de la carotte». La frange qui ne joue pas à l'apaisement fait l'objet de sanctions, alors que l'étau se desserre pour les partisans du camp disposé à aller vers la réconciliation.

D'un côté, il y a donc Laurent Gbagbo et ses partisans qui pourraient presque tous être libérés à la suite de la décrispation amorcée.

De l'autre, on a le mouvement politique Génération et peuple solidaires (GPS) de Guillaume Soro qui vit en exil avec certains de ces partisans, qui reste de plus en plus isolé par le pouvoir d’Abidjan. Le dernier évènement concernant le GPS est l’interpellation de l’un de ces proches, le 10 août 2021, par les services de gendarmerie nationale du Mali. Il s'agit en l'occurrence de Sess Soukou Mohamed, dit Ben Souk, ancien député-maire de Dabou.

Cette situation ne vient pas arranger les choses pour l'ancien Premier ministre ivoirien et ex-chef de la rébellion Guillaume Soro qui a été condamné, le 23 juin dernier à Abidjan, à la prison à perpétuité pour "atteinte à la sûreté de l'État" pour des faits commis fin 2019.

Par Ange Wilfred Goué (Abidjan, correspondance)
Le 17/08/2021 à 12h04