La chronologie des évènements du Grand-Bassam

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Le 15/03/2016 à 19h15

Le déroulement de l’Attaque et de l’intervention des forces sécuritaire est désormais connu. La menace terroriste s'est soldée par un bilan de 18 morts et une trentaine de blessés.

Dimanche 13 mars 2016. Les plages de Grand-Bassam reçoivent un grand nombre de visiteurs en provenance pour la plupart d’Abidjan, situé à une quarantaine de kilomètre. «500 à 1.000» personnes présentes selon le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko.A 12h25, les premiers coups de feu sont entendus. Dans un premier temps, allusion est plutôt faite à des «bandits poursuivis par la police», racontent des témoins. Mais devant la persistance des tirs, ce sera la débandade générale, le «sauve-qui-peut» et l’incompréhension. Puis les premiers blessés et morts bordant la plage : l’idée d’une attaque terroriste prend forme.Dans l’intervalle, alertés, des éléments du commissariat de Grand-Bassam arrivent sur les lieux «à l’effet d’évaluer la situation et de rendre compte à leur hiérarchie».13h15, les équipes du CCDO, Centre de coordination des décisions opérationnelles, unité d’intervention des services de sécurités ivoiriennes débarquent à Grand-Bassam, suivies à 13h25 de la Force spéciale, la principale unité d’élite de l’armée ivoirienne.A Abidjan, le Plan d’actions contre-terroriste (PACT) est activé «conformément au protocole en la matière et placé en vigilance rouge».Une réunion de crise se tient au cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, dans le cadre du Comité interministériel de lutte anti-terroriste (le CILAT), en présence de ministres, du secrétaire national du Conseil national de sécurité (CNS, organe en charge des questions sécuritaires intérieure et extérieur) et du Coordonnateur national du renseignement.Un «poste de commandement tactique des forces opérationnelles» a été également établi «sur le théâtre des opérations à Grand-Bassam avec tous les chefs des grands commandements».Une première intervention est enregistrée. «Les forces présentes sont alors allées au contact des terroristes autant sur la plage que dans les hôtels visés (Etoile du Sud, la Taverne et La Paillote, le Wharf)».

Les premiers blessés sont évacués à l’hôpital général de Grand-Bassam.14h45, l’assaut est donné, «sur instructions du président de la République» contre les terroristes. Ils ont été neutralisés et les ratissages se sont poursuivis.16h45, le président ivoirien, «qui suivait et coordonnait les actions depuis le début des attaques» prend part à la réunion du CILAT à Abidjan17h45, Alassane Ouattara foule le sol de Grand-Bassam accompagné de quelques ministres dont ceux de l’Intérieur et de la Défense, ainsi que de la hiérarchie militaire.Il condamne une «attaque lâche», exprime sa compassion aux victimes, salue l’action des forces de sécurité et fait un premier bilan : 16 morts et 22 blessés. 6 terroristes annoncés pour mortsDans la soirée Aqmi revendique l’attaque meurtrière et rend hommages à ses «trois héros».20h, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko intervient à la télévision. Il indique que le pays était l’objet de menaces «depuis quelques années». Grand-Bassam était «sous surveillance». «La capacité de réaction de nos forces est liée à cette anticipation». Des Français, Allemands, Maliens, Burkinabè, Camerounais, figurent au nombre des victimes, a-t-il indiquéLundi 14 mars11h, un conseil des ministres extraordinaire se tient en présence du président Alassane Ouattara. Il est décidé de maintenir l’alerte terroriste à son niveau maximal, et de renforcer la sécurité dans les «lieux stratégiques», les ambassades, les organisations internationales, …, ainsi qu’aux frontières.Un nouveau bilan «provisoire est présenté : 18 victimes décédées dont 3 agents des forces spéciales, 33 blessés ont été enregistrés. Les trois terroristes ont péri durant l’assaut et non plus six comme annoncé.«L’identification précise» des corps est toujours en cours et le procureur de la République ouvre une enquêteLe quai d’Orsay annonce la mort de quatre français au cours de l’attaque. La mort d’une allemande est confirmée par différentes sources.En outre, à la demande de la Côte d’Ivoire, une délégation marocaine composée du ministre de l’intérieur et des hommes des services de sécurité marocains sont arrivés à Abidjan pour épauler leurs homologues ivoiriens.Mardi 15 marsLes présidents béninois, Yayi Boni, et togolais, Faure Gnassimgbé, sont attendu à Abidjan. De même que les ministres français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.Le Conseil des ministres de ce mercredi 16 mars se tiendra à Grand-Bassam, pour marquer la solidarité de tout le peuple ivoirien à l’ancienne capitale coloniale.Cette chronologie permettra certainement aux sécuritaires de réajuster leur programme de lutte contre le terrorisme. 

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 15/03/2016 à 19h15