Les instituteurs ivoiriens annoncent une grève de 48 heures

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Le 30/03/2016 à 19h24

Le mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD) a annoncé ce mercredi un arrêt de travail de deux jours, les 11 et 12 avril prochains. En cause, le silence du gouvernement devant une «plateforme revendicative» portant notamment sur des arriérés de paiements.

Le MIDD projette entrer en grève les 11 et 12 avril prochains. A l’issue d’une assemblée générale tenue ce 30 mars à Abidjan, le Secrétaire général de l’organisation, Mesmin Komoé, a indiqué que la décision résulte de l’inertie observée dans les négociations engagées «depuis le début de l’année» avec le ministère de l’Education nationale.«La question du règlement définitif de nos arriérés liés à l’indemnité de logement et à la bonification indiciaire, la question des instituteurs dits «instituteurs adjoints» (…), le rétablissement des précomptes à la source pour les cotisations syndicales, la question de l’exclusion des instituteurs à l’accès des concours à l’emploi d’inspecteurs d’enseignement primaire», sont les points de revendications que ce dernier indique avoir consigné «dans une plateforme revendicative» soumise à la tutelle.Les instituteurs avaient en effet obtenus, avant 2010 sous l’ancien régime, après d’incessantes périodes de grève, des «acquis sociaux» dont la prise en compte par les nouvelles autorités se fait encore attendre, dénoncent les syndicalistes.C’est le cas par exemple des instituteurs «adjoints». Ces derniers recrutés avec le niveau BEPC – le diplôme de fin du premier cycle du secondaire (à l’inverse du niveau baccalauréat pour les instituteurs «ordinaires») – devaient bénéficier d’un reclassement catégoriel (pour obtenir le statut d’instituteurs «ordinaires») après quelques années d’enseignement avec les effets financiers connexes. 16.000 d’entre eux seraient en attente, selon des chiffres avancés par le MIDD.Au cours d’une première assemblée générale à la mi-février dernier, Mesmin Komoé avait évoqué le chiffre de «55 milliards FCFA», soit environ 83,85 millions d’euros, à décaisser pour prendre en charge ces questions, parlant même d’un «ultime effort» à faire par le gouvernement.«Si à l’issue de cette interpellation le gouvernement ne répond pas aux préoccupations qui sont les nôtres, (…), nous allons bloquer les cours», prévient Mesmin Komoé, invitant les autorités à apporter une réponse «rapide» à l’ensemble de ces questions qui, selon lui, «n’ont que trop duré au grand désarroi des ayants- droits».

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 30/03/2016 à 19h24