L’ex chef d’Etat ivoirien qui comparait devant la CPI, Cour pénale internationale, ainsi que 3 ministres de son dernier gouvernement, devront répondre devant la justice ivoirienne. Après plusieurs reports, le procès relatif à ce qui est qualifié de «braquage de la BCEAO» a repris ce lundi matin.20 dans de prison pour «vol en réunion par effraction portant sur les caves de la BCEAO et des numéraires, complicité de vol, destruction d’une installation appartenant à autrui et détournement de deniers publics». Telle est la peine principale requise contre Laurent Gbagbo et trois ministres de son «dernier gouvernement» formé en pleine crise postélectorale : Aké N’Gbo, alors Premier ministre, Désiré Dallo, en charge de l’Economie et des Finances, et Koné Katinan, en charge du Budget.Crise postélectoraleLes faits se déroulent durant la crise postélectorale qui a duré entre novembre 2010 et avril 2011.Reconnu vainqueur de l’élection présidentielle après le second tour de novembre 2010, Alassane Ouattara prend alors une série de mesures, dont la fermeture de la représentation nationale de la BCEAO (avec le concours des autres Etats membres), le 26 janvier 2011, afin d’étouffer financièrement Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir. Une mesure qui entraine, dans la foulée, la fermeture des banques commerciales.Devant la menace d’une paralysie totale de l’économie, l’ex président décide de contourner la décision, en réquisitionnant l’agence de la BCEAO à Abidjan et en nationalisant des banques françaises. D’importants retraits d’argent sont alors effectués, notamment à la Banque centrale. Entre 1,7 et 8 milliards FCFA, voire beaucoup plus selon les sources.Alors que les avocats de la défense évoquaient, lors des précédentes comparutions, d’«une action légale» afin de payer les salaires d’environ 140.000 fonctionnaires, les avocats de l’Etat ivoirien opposaient «un braquage» pur et simple, en toute illégalité.Ces derniers réclament 827 milliards FCFA à l’ensemble des prévenus pour «les énormes préjudices subis», arguant notamment que le pays doit rembourser les sommes «détournées».En outre, deux autres sociétés publiques, la SOTRA (la société des transports abidjanais) et la BNI (banque nationale d’investissement) se sont joints à la procédure en cours, réclamant pour leur part 2 milliards FCFA chacun pour des retraits opérés durant la période.Le procès, qui est entré dans sa phase active, reprend ce mardi.
Le 05/04/2016 à 10h29