Attentat de Grand Bassam: un mois après, ce que l’on sait du déroulement de l’enquête

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Le 15/04/2016 à 12h07

Un mois après l’attentat de Grand Bassam, les investigations ont permis de mieux retracer le parcours des assaillants. Des détails de l’enquête ont été dévoilés par les autorités ivoiriennes.

A ce jour, ce sont 18 personnes au total qui ont été présentées devant les juridictions ivoiriennes et «inculpées» par «le magistrat instructeur», aux dires du procureur de la République, Richard Adou. Des inculpations pour assassinat, tentative d’assassinat, actes de terrorisme, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, recel de malfaiteurs, etc.».Il s’agit, selon lui, de «complices», de personnes qui ont été en «contact» avec le nommé Kountah Dalla – présenté avec certitude par les autorités comme le cerveau de l’attaque –, en lui offrant notamment «gîte et couvert».Des trois personnes recherchées (via trois mandats d’arrêt internationaux lancés), identifiées comme des «logisticiens», deux ont été appréhendées les 8 et 9 avril au Mali avec le concours des autorités locales. Il s'agit de Ibrahim Ould Mohamed et de Midy Ag Dicko. Reste Kountah Dalla, qui aurait ret le Mali après son forfait.«Nous avons eu accès à sa carte d’identité et savons qu’il est liée par aqmi qui a revendiqué l’attaque (…)», détaille Richard Adou sur le compte de ce dernier. «Il a vraiment pris le temps de repérer et identifier les sites et de faire venir les combattants qui sont passés à l’action». Et, «il est venu lui-même avec les armes qui ont servi à l’attaque» assure-t-il.Intervenant ce mercredi à Grand Bassam, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, a donné d’autres éléments sur le déroulé de l’enquête.«Ce sont des gens normaux, qui ont loué une petite villa pour six personnes (…) que nous avons visitée. Ils ont effectué des repérages et loué une chambre dans un hôtel à Grand Bassam avant de passer à l’action à un instant T».«Nos agents ont fait un travail minutieux» qui a permis de «démanteler une filière de complices» qui auraient pu devenir «des cellules dormantes» et «préparer un autre attentat encore plus dévastateur (…) s’ils n’avaient été apprehendés», a-t-il avancé. Un travail qui a même «permis d’arrêter deux personnes au Mali (…); et ces derniers ont donné des détails sur la préparation de l’attentat», a poursuivi Hamed Bakayoko sans donner plus de précisions.En plus de l’appui de «pays amis» qui ont apporté leurs expertises, des sources proches de l’enquête sont unanimes pour dire que les relevés ADN et les outils technologiques (traces des appels téléphoniques) ont été déterminants pour dévoiler les ramifications entre les différents acteurs et complices.Quatre-vingt-trois personnes font actuellement l’objet d’interpellations. Et entre temps, la traque de Kountah Dalla se poursuit activement, assure-t-on.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 15/04/2016 à 12h07