La FESCI assure qu’il y a bien eu viol d’étudiantes et menace de relancer la grève

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Le 26/04/2016 à 17h50

Libéré après une semaine de détention pour «trouble à l’ordre public», Fulgence Assi, le SG du syndicat estudiantin, revient à la charge. Il fustige la position du gouvernement qui nie tout acte de viol contre des étudiantes lors des heurts avec les forces de l’ordre sur le campus de Cocody.

La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) conteste la version officielle qui dément tout acte de viol sur le campus de l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan (UFHB) lors des heurts avec les forces de l’ordre, il y a deux semaines.Dans la nuit du 13 au 14 avril, les medias locaux avaient relayé une «descente musclée» des forces de police dans les chambres de la cité universitaire de l’UFHB qui s’était soldée par de nombreux blessés et le viol d’au moins cinq étudiantes.Une information que le gouvernement a officiellement démentie le 20 avril dernier, arguant le fait que les enquêtes diligentées n’ont pas établi les faits et qu’aucune preuve n’avait pu être apportée, notamment par la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) qui s’était saisie de l’affaire.Aussi, Fulgence Assi se dit-il «choqué» et demande «une commission d’enquête indépendante» afin de situer les responsabilités et poursuivre les coupables. «La FESCI porte plainte», a-t-il indiqué.DurcissementRevenant sur la grève qui avait conduit à son arrestation, le secrétaire général de la FESCI souligne qu’aucune avancée n’a été enregistrée et que les points de revendications s’étaient élargis aux lycées et collèges.«Nous avons été libérés, mais la situation ne s’est pas améliorée, pire, (…) le nombre de revendication a augmenté», clame-t-il. Avant d’égrener un chapelet de récriminations dont «l’augmentation abusive des frais annexes d’inscription à l’université, l’insuffisance de tables-bancs et d’enseignants, des effectifs pléthoriques dans les salles de classe, l’absence totale de salles spécialisées, l’absence de liberté d’expression et d’association, etc.».La FESCI accorde «une semaine aux autorités pour que le dialogue soit mené autour de nos revendications», a-t-il menacé, laissant planer la possibilité d’une reprise du mouvement de grève.Le 11 avril dernier, le syndicat avait entamé une grève, délogeant les étudiants des amphithéâtres. La FESCI reprochait au gouvernement de vouloir vider les cités universitaires dans la perspective des Jeux de la Francophonie, prévus en juillet 2017 à Abidjan. La grève qui s’était étendue aux grandes écoles et aux établissements secondaires avait duré une semaine.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 26/04/2016 à 17h50