Une connexion directe entre l’attentat de Ouagadougou et celui du Grand-Bassam

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Le 27/05/2016 à 16h58

Les enquêteurs ont pu reconstituer le parcours de l’homme au volant du véhicule 4X4 ayant convoyé les armes du commando du Grand-Bassam. Il a séjourné au Burkina Faso à la veille de l’attentat de Ouagadougou avant de rentrer à Abidjan où il rencontre Kounta Dallah juste avant l’attaque de Bassam.

Les autorités ivoiriennes viennent de mettre la main sur un élément clé des attaques qui ont été perpétrés à Ouagadougou au Burkina Faso et à Grand Bassam en Côte d’Ivoire. Le jeune homme, âgé de 24 ans, né à Abidjan et dont la nationalité n’a pas encore été établie avec certitude, a été appréhendé ce jeudi aux environs de 13 heures à Koumassi, quartier situé dans la partie sud d’Abidjan..Il se nomme Barry Battesti et a été au moins un homme de mains particulièrement actif des planificateurs de l’attentat de Bassam, selon les premières révélations.C’est surtout l’itinéraire du jeune homme qui intéresse les enquêteurs ivoiriens mais aussi de la région. Et pour cause, sa trace apparaît la première fois le 11 novembre avec le véhicule 4X4 V8 de marque Toyota. Il quitte Bamako pour se rendre en Côte d’Ivoire après avoir fait un détour par Dabou, à une cinquantaine de kilomètre à l’ouest d’Abidjan.Deux mois plus tard, le véhicule est aperçu à Ouagadougou, le 9 janvier, soit quelques jours seulement après l’attentat du Cappuccino et du Splendid Hotel, dans la capitale burkinabè.Il repasse ensuite la frontière pour Bamako, puis redescend vers Abidjan où il retrouve Kounta Dallah, «au rond-point d’Akwaba», non loin de l’aéroport d’Abidjan. Quelque temps plus tard, le 13 mars, un commando terroriste faisait son incursion meurtrière sur la plage de Grand Bassam.Les deux personnes clés de ces deux attentats auraient alors passé plusieurs dizaines d’appels à un troisième interlocuteur qui pourrait être un personnage-clé des attentats de Ouagadougou et de Bassam. Un homme qui reste pour le moment introuvable.Ce parcours semble bien confirmer les liens entre les attentats au Burkina Faso et de Côte d’Ivoire. Une hypothèse d’ailleurs fermement soutenue par les autorités ivoiriennes. Une connexion qui montre encore une fois de plus la nécessité de coordonner la riposte de la lutte contre le terrorisme u niveau de la région.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 27/05/2016 à 16h58