Simone Gbagbo : le procès aux assises s’ouvrira sans les parties civiles

Simone Gbagbo, l'ex-première dame ivoirienne.

Simone Gbagbo, l'ex-première dame ivoirienne. . DR

Le 31/05/2016 à 17h38, mis à jour le 31/05/2016 à 17h41

Les Organisations des droits de l’homme, parties civiles dans le procès aux assises qui s’ouvre ce 31 mai contre Simone Gbagbo pour crimes de sang, ont dénoncé ce lundi un «procès organisé à la hâte», et se refusent à se présenter à la barre.

A la veille de l’ouverture prévue du procès de Simone Gbagbo devant la Cour d’assises d’Abidjan, la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH), et la ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO), ont décidé de ne pas participer à un procès organisé «à la va-vite» et «où Simone Gbagbo comparaîtra seule».Les parties civiles, représentant les victimes (et leurs avocats) «ont été privées d’exercer tous les droits liés à leur statut de victimes participant pleinement à la procédure judiciaire », a dénoncé Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH et avocat des victimes.«Si ces droits avaient été respectés, nos associations et les victimes que nous accompagnons auraient pu exprimer, judiciairement, leurs doutes quant à la crédibilité d’un procès organisé dans ces conditions», affirment dans un communiqué commun ces organisations qui représentent 250 victimes parties civiles et qui revendiquent pourtant quatre années de travail et de collaboration avec la justice ivoirienne.En plus de n’avoir pas été associé aux procédures, ces organisations dénoncent le fait que dans «la crise postélectorale (…) émaillée de la perpétration des crimes les plus graves, (…), avec une multiplicité d’auteurs présumés et de victimes», l’ex première dame reste la seule à comparaître.«(…) la juger seule, en l’absence de ceux avec lesquels elle est accusée d’avoir planifié et commis les crimes les plus graves (…) ne permettra pas de saisir l’entière réalité de l’appareil répressif mis en place par Laurent Gbagbo et son entourage à l’issue de l’élection présidentielle de 2010», indique le texte.«A l’issue de ce procès, et quel qu’en soit le verdict, les victimes continueront d’attendre la tenue des véritables procès de la crise post-électorale et d’exiger que des réponses crédibles et claires soient apportées aux questions qu’elles se posent depuis cinq ans: comment un tel déferlement de violence a pu se produire dans le pays, quels en ont été les mécanismes et qui en sont les responsables ?» a déclaré Pierre Adjoumani Kouame, président de la LIDHO.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 31/05/2016 à 17h38, mis à jour le 31/05/2016 à 17h41