C’était une marche de recueillement qui devait prendre fin par la pose de gerbes de fleurs au rond-point de l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.Ce lundi, les ministres Bakayoko-Ly Ramata de l’Enseignement supérieur, Mariétou Koné de la Solidarité et Albert François Amichia des Sports, avaient pris place dans la procession organisée par les étudiants en vue de rendre hommage à Allaba Rolland, un étudiant handicapé mortellement fauché par un cargo de police dans l’enceinte même de l’institution dans la matinée du vendredi dernier.Après environ 500 mètres, le cortège a à peine le temps de déposer des gerbes de fleur à l’endroit où l’étudiant avait été mortellement percuté, que la procession voit l’arrivée en masse d’autres étudiants, entonnant des chants d’hommage au disparu et lançant des huées et des propos hostiles à l’encontre des autorités.S’ensuivent des moments de tension, puis d’échauffourées entre la garde rapprochée en civile de ces derniers et des étudiants manifestement désireux d’exprimer leur colère.Et c’est dans une confusion totale que la délégation gouvernementale a dû se presser les pas pour trouver refuge à l’administration de l’université, avant d’être discrètement exfiltrée.Le fait est qu’avant la survenue du drame, la présence des forces de l’ordre sur le campus était régulièrement décriée par les syndicats d’étudiants, principalement la Fesci, la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire.Ces forces avaient en effet pris leur quartier à l’université depuis le mouvement de grève du 11 avril dernier, déclenché par le syndicat, qui avait débouché sur des heurts et une série d’actes de violence.Après les échauffourées, la ministre Bakayoko-Ly Ramata de l’Enseignement supérieur, très respectée dans le milieu estudiantin, a pu s’entretenir avec les étudiants pour ramener le calme. Ces derniers ont en outre été reçus par les services du ministère de l’Intérieur.Le policier au volant du véhicule est aux arrêts et le gouvernement a indiqué avoir diligenté une enquête pour faire la lumière sur le drame.Allaba Roland, âgé de 18 ans, a entamé sa première année d’université à la faculté des sciences économique et de gestion.
Le 21/06/2016 à 13h23