Trafic d’êtres humains: six enfants interceptés à la frontière ivoiro-ghanéenne

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Le 07/07/2016 à 10h57

Six enfants d’origine togolaises convoyés en Côte d’Ivoire, pour servir de main-d’œuvre agricole, ont été interceptés par les services de sécurité ivoiriens. Un autre signal fort pour le pays qui a engagé la lutte contre le travail des enfants afin de préserver la réputation de sa filière agricole.

Six enfants de nationalité togolaise, âgés de 6 à16 ans interceptés le 21 juin dernier au poste frontière de Noé (en provenance du Ghana voisin), alors qu’ils étaient convoyés sur Abidjan pour servir de main-d’œuvre agricole, retrouveront bientôt leurs familles d’origine. C’est ce qu’a indiqué Euphrasie Yao, la ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant, lors d’une visite effectuée lundi au Centre d’accueil Padré Pio à Bonoua (à une trentaine de km à l’est d’Abidjan), où ils ont été admis pour leur prise en charge sanitaire et nutritionnelle.La ministre était accompagnée de Joséphine Charlotte Mayuma Kala, Représentante spéciale de la commission de l’Union africaine, de membres du cabinet de la Première dame de Côte d’Ivoire et des émissaires du consulat du Togo.Il s’agit d’une nouvelle opération des services ivoiriens engagés dans la lutte contre le trafic des enfants. La Côte d’Ivoire a été ces dernières années régulièrement indexée par des organisations américaines, car soupçonnée d’accueillir des enfants dans ses plantations de cacao. Des accusations associées à des menaces de boycott de la production ivoirienne qui représente entre 40 et 45% de l’offre mondiale, alors que le pays en tire une part importante de ses recettes d’exportation.Un contexte qui a poussé à la création, en 2011, du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, présidé par la Première dame, Dominique Ouattara.La ministre a indiqué que le convoyeur des enfants a été mis aux arrêts, jugé et condamné à 12 mois de prison assortis d’une amende de 100.000 FCFA.Certaines études d’organisations internationales avancent souvent le chiffre d’environ 1 million d’enfants travaillant dans les plantations ivoiriennes. Un chiffre contesté par les organisations agricoles locales, vu que les vergers familiaux sont de tailles relativement modestes et les progénitures sont conviés aux travaux champêtres, ce qui peut donner lieu à des amalgames, soutiennent-elles. N’empêche que le phénomène est réel et mérite que les efforts soient poursuivis pour y mettre un terme.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 07/07/2016 à 10h57