Le gouvernement ivoirien suspend les syndicats d’étudiants

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Le 21/07/2016 à 07h42

Suspendre les syndicats d’étudiants et maintenir la présence policière sur le campus. C’est l’option qu’a choisie le gouvernement ivoirien, réuni en Conseil des ministres ce 20 juillet pour tenter d’enrayer le cycle de violence à l’université d’Abidjan.

Les syndicats d’étudiants sont suspendus «jusqu’à nouvel ordre» et la présence policière sera maintenue à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan «pour assurer la protection des biens et des personnes». Ainsi en a décidé le Conseil des ministres réuni dans la matinée de ce mercredi autour du président Alassane Ouattara.

Le gouvernement rejoint ainsi le conseil de gestion de l’institution universitaire et durcit le ton face à la Fesci qui avait fait du départ des forces de l’ordre du campus l’une de ses principales revendications.

Dans la foulée, un nouveau président a été nommé à la tête de l’institution en la personne d’Abou Karamoko, professeur titulaire de philosophie. Et une somme de 300 milliards FCFA a été débloquée «afin de régler les problèmes liés aux infrastructures et pour financer les activités formation et de recherche».

De retour de Kigali dans la soirée de lundi, le chef de l’Etat ivoirien avait promis de prendre des mesures afin de ramener définitivement le calme à l’université, après avoir déploré les violents affrontements qui avaient opposés le jour même étudiants et forces de l’ordre faisant d’importants dégâts matériels et de nombreux blessés ainsi qu’une quarantaine d’arrestations.

Cette décision de suspension pourrait-elle pousser à l’apaisement à l’université d’Abidjan ? Il serait trop tôt de le dire. Depuis sa création en 1990, la Fesci a connu pire, entrant parfois dans la clandestinité pour échapper à la furie de régimes successifs. Mais là, c’était l’époque où elle pouvait compter sur une opposition particulièrement active, incarnée par un certain Laurent Gbagbo, qui lui servait de relais et de soutien. Mais le contexte a bien changé et il n’est pas certain qu’elle parvienne à contraindre à nouveau un gouvernement à l’inviter à une table pour négocier la quiétude sur le campus d’Abidjan.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 21/07/2016 à 07h42