Après Yamoussoukro, où l’agence de la CIE a été en partie saccagée et incendiée ce mardi, puis Tiassalé, c’est au tour de la ville de Daloa, au centre ouest du pays, d’enregistrer ce 20 juillet des manifestations de colère qui ont viré en affrontements avec la police, suivis de nouveaux saccages des locaux de la compagnie.
Fin juin, les clients de la CIE ont vu l’émission d’une nouvelle facture (comportant un rappel de la facture de mai dernier qui fait toujours l’objet de contentieux) avec début juillet comme date limite de paiement. Face au mécontentement, la CIE a cru bon de repousser la date limite à début août prochain, sans a priori obtenir l’effet escompté.
«J’ai encore ma facture du mois de mai non encore réglée vu la forte hausse qui n’a d’ailleurs pas été supprimée, que je reçois une seconde facture toute aussi exorbitante et voilà que je dois les régler à la fois à une courte échéance», dénoncent certains Ivoiriens sur les réseaux sociaux.
Le fait est que depuis la fin mars, le mécontentement enflait suite à la forte hausse des factures d’électricité, allant jusqu’à 100%.
L’origine de la hausse en suspens
La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir qui est à l’origine de cette forte hausse du tarif de l’électricité.
Le gouvernement assure que la CIE a opéré une mauvaise application de la mesure de hausse «légère» décidée en juin 2015 et exigé le «remboursement du trop-perçu». La CIE a pour son part indiqué avoir procédé (par des avoirs appliqués aux dernières factures) aux dits remboursements sur la base d’un audit du gouvernement assisté par un cabinet international.
Sauf que les factures restent toujours élevées. Interrogé sur la question ce lundi par le quotidien «Le Nouveau Réveil», le ministre en charge de l’Energie, Adama Toungara, a fait savoir, que «le plus important ce n’est pas de savoir qui fixe le prix de l’électricité (…). Ce qui est important, c’est que nous comprenions que l’ajustement tarifaire avait pour objectif de mettre à niveau l’équilibre financier de notre industrie énergétique», ajoutant que le gouvernement avait épongé, fin 2014, une dette cumulée de 270 milliards FCFA auprès de la CIE.
Est-ce un aveu qui ne dit pas son nom ? le fait est que le gouvernement se montre bien passif sur la question. Au niveau de la CIE, l’on annonce un nouveau report de la date de paiement des factures en cours à la mi-septembre prochain, avec l’espoir de faire retomber la tension.