Côte d’Ivoire: 20.000 clandestins expulsés de la forêt classée du Mont Péko

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Le 05/08/2016 à 17h43

20.000 personnes occupant illégalement la forêt classée du Mont Péko ont été expulsées. Des évacuations qui devraient permettre la régénération de cette importante réserve écologique de 34.000 hectares.

Le gouvernement avait adopté depuis juin un ordre de libération de la forêt et de ses environs sur 4 kilomètres avec le 30 juillet comme date butoir. Et cette fois semble être la bonne. 20.000 âmes occupant illégalement la forêt classée du Mont Péko, dans l’ouest ivoirien, ont dû faire profil bas devant la détermination des autorités, et se plier à l’injonction de la puissance publique.

«Je suis venue vers vous pour constater l’effectivité de l’évacuation du Mont Péko mais surtout vous écouter, recueillir vos besoins et attentes et rendre compte», a déclaré Mariatou Koné, la ministre ivoirienne en charge de la Solidarité, qui effectuait ce jeudi une visite des villages environnants ayant accueillis cette arrivée massive de populations.

C’est que la situation a entraîné un surpeuplement des 22 villages environnants, avec un impact sur les infrastructures sanitaires, des pénuries alimentaires, un accroissement des risques d’épidémies et une insécurité grandissante. Des questions auxquelles le gouvernement compte s’attaquer en attendant de trouver un point de chute à ces populations.

C’est à la faveur de la décennie de crise -armée- que la forêt classée, qui était située en zone contrôlée par la rébellion, avait été infiltrée par des immigrés burkinabés (96% de près de 21.000 occupants selon les données officielles) pour s’y établir et s’adonner à la culture du cacao notamment. Et leur déguerpissement annoncé depuis 2012 avait été retardé en raison de résistances.

Cette réserve forestière créée en 1968 sur une superficie de 34.000 hectares était «un trésor écologique» avant son infiltration à partir de 2004, notent les spécialistes. «Il y a encore un espoir mais ne nous faisons pas d’illusion, une grande partie de cette aire a certainement été détruite», a commenté le responsable d’une ONG internationale qui accompagnait la délégation ministérielle.

Le gouvernement a choisi l’option de détruire les plantations crées dans cet espace afin de dissuader toute velléité de retour et compte mener des actions afin de favoriser la régénération de cette réserve.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 05/08/2016 à 17h43