Côte d’Ivoire: le gouvernement menace de fermer les écoles et de suspendre les salaires des instituteurs

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Le 11/11/2016 à 19h07, mis à jour le 12/11/2016 à 17h22

Les syndicats des enseignants du primaire, entrés en grève depuis ce lundi, n’ont pas trouvé un terrain d’entente avec la ministre de tutelle au cours d’une ultime rencontre ce vendredi. Preuve de l'échec, cette dernière brandit désormais la menace d’une suspension des salaires.

L’ultime rencontre de ce vendredi destinée à nouer le fil de la négociation entre les deux parties a accouché d’une souris. Et c’est dépitée que la ministre de l'Education Kandia Camara évoque la menace de s’en prendre aux salaires des instituteurs.

«Si la grève continue, le gouvernement fermera les écoles et les salaires des enseignants seront suspendus», a-t-elle déclaré après le fiasco du jour, le énième après plusieurs tractations.

«Si on ferme l’école aucun enseignant n’aura un salaire : on est payé parce qu’on travaille. Si on ne travaille pas, on n’a pas de salaire», a-t-elle insisté.

Les instituteurs ivoiriens annoncent une grève de 48 heures

C’est depuis lundi dernier que les instituteurs ont décidé de déposer la craie pour exiger notamment le paiement des arriérés des indemnités de logement et des bonifications indiciaires. Mais le principal point de discorde reste l’ajout de la demi-journée de travail du mercredi qui cristallise la fronde des enseignants. «C’est une décision régalienne du gouvernement, l’employeur, qui fixe les conditions de travail de ses agents et il n’est pas question de revenir là-dessus», avait rétorqué le ministre de la Fonction publique, en chœur avec sa collègue de l’Education.

La question fâche et divise à la fois le corps social ivoirien. Si les partisans du pouvoir saluent la justesse de la mesure destinée à améliorer le niveau des élèves, les opposants dénoncent une mesure inappropriée. Mais en réalité, ces derniers y voient une occasion de revanche, vu que les syndicats d’instituteurs avaient régulièrement perturbé l’école durant le règne de l’ancien régime avant d’obtenir de nombreux avantages.

Ce débrayage des instituteurs a coïncidé avec une grève générale, lundi dernier, de 72 heures des fonctionnaires relative à la réforme des retraites. Une situation qui avait suscité le courroux du gouvernement qui évoquait, au sortir du conseil des ministres de ce mercredi, «une violations des procédures» de négociations tout en promettant de se montrer «le plus inflexible possible».

Les instituteurs, quant à eux, n’ont pas encore réagi à cette menace ni encore précisé s’ils entendaient poursuivre leur mouvement perçu par certains comme une défiance contre la ministre de l’Education.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 11/11/2016 à 19h07, mis à jour le 12/11/2016 à 17h22