Côte d’Ivoire: des ex-rebelles non intégrés dans l'armée réclament aussi leur part du butin

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Le 22/05/2017 à 19h42, mis à jour le 23/05/2017 à 11h04

Les ex-rebelles ivoiriens démobilisés et non intégrés dans l’armée s’impatientent de recevoir eux aussi leur part du butin. Et ils semblent bien décidés cette fois-ci, à travers manifestations publiques et grèves de la faim, à recouvrer leurs primes de guerre.

Près d’une semaine après la mutinerie des soldats en Côte d’Ivoire, d'ex-rebelles non intégrés dans l'armée réclament à leur tour des primes de guerre. A travers des manifestations récurrentes, ils tiennent à se rappeler au bon souvenir des autorités et espèrent ainsi faire infléchir la position du gouvernement qui a jusqu’ici refusé de leur réserver le même traitement que leurs ex-«frères d’armes» intégrés dans l'armée.

Ce lundi, au nombre d’une cinquantaine, ils ont tenté de bloquer l’accès à l’entrée nord d’Abidjan avant de déchanter sous les coup de grenades lacrymogènes des forces de l’ordre. Un autre groupe, qui avait décidé de se mettre en grève de la faim, a dit reporter sa «mutinerie» pour laisser la place aux tractations en cours avec les autorités gouvernementales.

Le 8 mai dernier, bien avant le soulèvement de leurs frères d’armes, ces ex-soldats avaient usé du même procédé à l’entrée de la ville de Bouaké avant de lâcher prise après des tractations avec les autorités de la ville.

Ces soldats démobilisés qui ont pourtant bien reçu une formation puis un pécule pour leur réinsertion sociale ne sont pour la plupart pas parvenus à réussir leur reconversion sociale. Et ils comptent bien se faire entendre. «Nous demandons aux autorités ivoiriennes d’aller jusqu’au bout de leur logique. Car nous avons tous donné notre poitrine et aujourd’hui, certains ont perçu des primes auxquelles nous n’avons pas droit», a martelé M. Yéo, un ex-combattant.

Après la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts dans le pays, sur les quelque 70.000 reconnus comme ex-combattants, quelque 11.000 avaient intégré l’armée (8.400), les corps paramilitaires et la fonction publique. Le reste avait dû intégrer le processus DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) avec des fortunes diverses.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 22/05/2017 à 19h42, mis à jour le 23/05/2017 à 11h04