Coronavirus: Abidjan sans ses "maquis" et sans sa nuit bouillonnante

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Le 26/03/2020 à 11h02, mis à jour le 26/03/2020 à 11h04

D'habitude bouillonnants et animés, les différents coins et recoins phares d'Abidjan étaient déserts mardi soir avec l'entrée en vigueur du couvre-feu annoncé la veille par le président Alassane Ouattara.

Les habitants de Babi, sobriquet affectueusement donné à Abidjan, semblent avoir pris toute la mesure de la gravité de cette situation inédite en ces temps modernes, causée par une propagation tentaculaire du nouveau coronavirus.

Les Abidjanais, qui affectionnent la vie nocturne et les bancs des fameux maquis (restaurant-bar populaire en Afrique de l'Ouest), ont renvoyé un écho favorable du message du chef de l'Etat qui, en plus du couvre-feu, a décrété l'Etat d'urgence et le confinement progressif des populations dans ce pays qui a jusque-là enregistré 73 cas confirmés du COVID-19.

En Zone 4, quartier rassemblant des milliers d'expatriés, la vie tournait au ralenti. Restaurants, cafés et discothèques ont fermé leurs portes, du jamais vu dans ce repère emblématique des noctambules abidjanais.

A quelques encablures de la Zone 4, la commune de Treichville, centre commercial abritant des centaines de boutiques et de magasins, aucun mouvement n'est à signaler. Une scène atypique dans cet haut-lieu du commerce de détail de la capitale économique ivoirienne.

Non loin, le Boulevard Valéry Giscard d'Estaing, artère névralgique d'Abidjan, s'est vidé de tous les moyens de locomotion qui y vrombissaient à longueur de journées. Des files de remorques, camions et bus stationnés étaient visibles aux abords de cette avenue stratégique de la métropole ivoirienne.

Le quartier administratif "Plateau" ne déroge pas à la règle. Aucun signe de vie n'est à observer dans cette commune abritant les sièges de plusieurs départements gouvernementaux ivoiriens, outre les bureaux de nombreuses organisations, entreprises et banques internationales.

Les quartiers résidentiels "Cocody" et "Riveira" ne sont pas en reste. Le rush qui y faisait la loi en temps normal a soudainement volé en éclats. Ces deux communes vivent désormais au rythme d'un confinement dur mais inéluctable pour éluder le pire.

La même ambiance régnait studieusement dans d'autres communes et quartiers où un vide apocalyptique a pris le dessous sur l'agitation et le foisonnement qui font la réputation diurne mais surtout nocturne d'Abidjan.

L'attitude peu réfractaire d'une grande partie des Abidjanais est le témoignage rassurant d'une prise de conscience du danger de cette pandémie mais surtout de la responsabilité qui leur incombe en vue de l'enrayer.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 26/03/2020 à 11h02, mis à jour le 26/03/2020 à 11h04