Covoiturage à Dakar: une start-up connecte les salariés pour contourner les embouteillages

Pont Malick Sy à Dakar

Le 14/11/2023 à 12h17

Les sociétés VTC poussent à Dakar comme des champignons, tablant sur l’élargissement de la classe moyenne. Stimulées par les embouteillages, des applications de covoiturage essaiment dans la capitale sénégalaise proposant des services de contournement des bouchons, devenus un véritable casse-tête pour automobilistes, piétons et écologistes.

Face aux embouteillages, faut-il fuir Dakar ou s’adapter ? Si aucune de ces deux options ne vous convient, il existe un autre choix moins polluant et plus économe pour votre budget de voyage dans la capitale Sénégalaise. C’est du moins la voie que propose une jeune start-up née des contraintes de la circulation dans la ville la plus bouillonnante du pays de la teranga.

«L’élément déclencheur résulte du fait que je venais régulièrement en vacances à Dakar où je me suis rendu compte qu’il y a de vraies problématiques de mobilité, source de souffrance pour les travailleurs qui font au quotidien le trajet entre leur domicile et le lieu de travail», nous confie Khadim Aw, CEO et Fondateur de Tukkijamm, la jeune pousse en question.

Selon le jeune entrepreneur, il faut en moyenne deux heures à un salarié habitant la banlieue pour se rendre au centre-ville. Et autant pour le retour. Ce sont donc quatre heures de vie perdues dans les transports en commun en raison des embouteillages interminables.

Ce qui exacerbe la congestion du réseau routier à Dakar est que plus de 70% des véhicules ne transportent qu’une seule personne, détaille-t-il dans une interview accordée à Le 360 Afrique.

Connecter les salariés

Ainsi, poursuit le CEO de Tukkijamm, pour améliorer le déplacement quotidien des Sénégalais qui se lèvent tous les jours pour aller au travail, mais aussi de participer à la préservation de l’environnement, la plateforme propose à ses abonnés un service de covoiturage. Une offre similaire à celle proposées par les plateformes, Yobbalema, Andando ou encore Transkar.

Tukkijamm qui cherche à se démarquer de la concurrence connecte spécifiquement des salariés pour élargir le réseau professionnel de covoiturage. Il s’agit d’un espace qui génère la confiance et la sécurité pour tous les salariés car il offre la possibilité de visualiser les profils des autres professionnels en entreprises situés dans les clusters de covoiturage.

«Nous avons mis en place une étape de préinscription au programme de covoiturage des salariés afin d’en identifier profil, adresse du domicile et du travail, point de rendez-vous, planning, entreprise... afin de le faire matcher avec un conducteur ou un passager faisant les trajets mêmes au quotidien», explique Khadim, diplômé en sociologie et d’un master en diagnostic et intervention en entreprise à l’Université de Rouen (France).

Et d’ajouter que «nous avons même rajouté une fonctionnalité essentielle Préférence de covoiturage pour renforcer la sécurité des femmes lorsqu’elles souhaitent covoiturer qu’avec d’autres femmes

La startup ambitionne d’ajouter d’autres fonctionnalités pour permettre à tous les usagers d’attribuer une note relative à leur propre expérience client.

Le covoiturage est promis à un bel avenir vu la mutation des villes en Afrique et en particulier au Sénégal, des centres qui font face aux défis de la croissance urbaine, des aménagements des territoires, du réchauffement climatique et de l’importation des véhicules d’occasion.

Il faut noter que le transport en commun avec tous les efforts réalisés actuellement par l’Etat du Sénégal (TER,BRT) et élargissement du parc de DDD ne couvrent pas la moitié des besoins de mobilité urbaine des usagers.

A cet égard, «l’offre de covoiturage de Tukkijamm participe réellement à augmenter et à faciliter les opportunités de transport durant les heures de pointe», se vante M. Aw.

De plus, le covoiturage pourrait constituer une source de revenus additionnels pour les salariés possédant un véhicule qui ont ainsi la possibilité de réduire de moitié les charges mensuelles fixes relatives au carburant, au péage et à l’entretien de véhicule.

Par Khadim Mbaye
Le 14/11/2023 à 12h17