Kiosque le360 Afrique: Pour le groupe Bolloré, c’est un crime de lèse-majesté. En effet, souhaitant contrôler les ports africains, le groupe français voit d'un très mauvais œil la concurrence d’acteurs portuaires à même de réduire ses marges.
De fait, la mise en service du port d’Owendo, construit et mis en service par Olam, ne pouvait qu’irriter le groupe français et susciter des tensions entre Bolloré et l’Etat gabonais.
Ainsi, selon alibreville.com, citant des sources concordantes proches du Palais du bord de mer, ”le groupe français aurait porté plainte, à Paris, contre l’Etat gabonais pour non-respect de la Convention de concession signée le 15 mai 2007”.
L’ire du groupe français s’explique par le fait que sa filiale gabonaise, la Société des terminaux de conteneurs du Gabon (STCG), jouit, "pour une durée de 20 ans, de l’exclusivité du service public dans l’étude, de l’aménagement, de la gestion et de l’exploitation du terminal à conteneurs d’Owendo".
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Cette convention inclut, selon le site d’information, ”les opérations de manutention bord de terre, chargement, déchargement des navires, transfert, déplacement, levage, et toute manipulation et prestation liées aux opérations import et export de conteneurs dans l’enceinte du port d’Owendo et de son environnement immédiat”.
Bref, pour le groupe Bolloré, présent dans d'autres pays d'Afrique dans lesquels il gère en exclusivité certains ports, cette concurrence ne peut être tolérée, d’autant plus que depuis la mise en service du port d’Olam, ”une guerre des coûts d’acconage couve entre les deux places portuaires”, selon alibreville.com. Et avec des coûts d’acconage inférieurs de 25% au niveau du port Cargo d’Owendo, comparativement à ceux pratiqués par le groupe Bolloré, le nouveau concurrent gagne naturellement des parts de marché.
Cette situation a d’ailleurs poussé la multinationale française, qui fait la pluie et le beau temps au niveau des ports de nombreux pays africains en ayant le monopole sur la gestion des affaires portuaires, à revoir ses tarifs. Ainsi, le groupe Bolloré s’est-il engagé à réduire de 40% ses frais d’acconage! C’est dire l'importance de la marge que dégageait le groupe français, très critiqué dans de nombreux pays africains pour ses coûts portuaires exorbitants.