Gabon: Ping avoue son complot, mais accuse Sénégalais, Maliens et Congolais d’avoir voté Ali

Jean Ping, principal challenger d'Ali Bongo .

Jean Ping, principal challenger d'Ali Bongo .. DR

Le 03/09/2016 à 11h11, mis à jour le 03/09/2016 à 11h59

Dans un entretien accordé à «Le Monde», Jean Ping reconnaît les écoutes téléphoniques avec Mamadi Diané et parle de stratégie de contestation. Il accuse aussi des ressortissants de certains pays africains d’avoir participé à la fraude au profit d’Ali Bongo.

Décidemment, la crise gabonaise risque d’avoir des répercussions graves entre Libreville et certaines capitales africaines et ce quelque soit l'issue finale de cette élection présidentielle remportée officiellement par Ali Bongo, mais faisant l'objet de contestation de la part de l'opposition.

En effet, après les accusations du camp d’Ali Bongo contre Mamadi Diané, Conseiller spécial du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, avec un enregistrement comme preuve, c’est autour de Jean Ping en personne d’accuser des ressortissants de certains pays africains d’avoir participé à la fraude au profit d’Ali Bongo. «Nous sommes face à des gens qui trichent en amont. Ils font voter des Congolais, des Sénégalais, des Maliens. Vous voulez que nous n’ayons pas de stratégie pour contrer cette fraude massive ? Nous avons des brigades anti-fraude», souligne Jean Ping dans un entretien accordé au quotidien au "Le Monde".

Des accusations qui risquent de faire du bruit surtout quand on sait que le Gabon est un pays qui accueille un nombre important de ressortissants de pays d’Afrique de l’Ouest, notamment des Sénégalais et Maliens. 

Ping, bien mal placé pour être xénophobe

En réalité, beaucoup d'étrangers ont obtenu la nationalité gabonaise. D'ailleurs, dans un débat organisé par Vox Africa et animé par Francis Pantidé, Ali Bongo ne s'est pas gardé de rappeler que si le Gabon n'avait pas accordé la nationalité au père de Jean Ping, il se garderait bien de traiter d'étrangers toutes personnes qui ont également acquis la nationalité gabonaise. 

En ce qui concerne l’entretien avec Mamadi Diané, Jean Ping ne nie pas son existence et donc la stratégie de contestation des résultats à l’amont. «Vous avez écouté cet enregistrement, non ? Ce monsieur me parle et je réponds seulement «hum, hum, hum». Qu’est-ce qu’il y a de grave là-dedans ? Et s’il y a une stratégie de contestation préparée en amont, où est le problème ?...

Par Kofi Gabriel
Le 03/09/2016 à 11h11, mis à jour le 03/09/2016 à 11h59