Gabon: "la France n'a plus de diplomatie. C'est Bruxelles qui donne le la"

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Le 27/09/2016 à 10h23, mis à jour le 27/09/2016 à 11h28

Ali Bongo veut tourner rapidement la page des élections présidentielles. Il prête serment aujourd'hui devant des chefs d'Etat et des représentants diplomatiques pour un second mandat de 7 ans. Ces élections laisseront une trace dans les relations entre Paris et Libreville.

Ali Bongo prête serment ce matin à Libreville. "On veut aller vite. Il faut mettre en place un nouveau gouvernement", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze, à des journalistes, tandis que les invités arrivaient pour assister à la cérémonie de prestation de serment au palais présidentiel du bord de mer.

L'homme fort de la communication présidentielle a évoqué la mise en place d'"un gouvernement d'ouverture en fin de semaine ou au début de la semaine suivante".

Ali Bongo a lui-même lancé un appel à un "dialogue politique" dès la validation de sa réélection par la Cour constitutionnelle, qui a rejeté vendredi la requête de son rival Jean Ping, qui ne s'est pas prononcé sur cette main tendue.

Pour cette investiture, quelques présidents africains -Mali, Niger, Togo et Sao Tomé- devaient assister à la prestation de serment de Bongo, 57 ans, devant les corps constitués du Gabon (Assemblée, Sénat, Cour constitutionnelle, commission électorale...).

La France est représentée par son ambassadeur à Libreville tout comme les Etats-Unis. "Qu'ils viennent ou pas ça ne change rien puisque la France n'a plus de diplomatie. C'est Bruxelles qui donne le la", a commenté M. Bilie-By-Nze.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a regretté samedi que l'examen des recours n'ait pas levé "tous les doutes" sur la réélection du président gabonais, appelant l'opposition à "récuser l'action violente".

Les observateurs de l'Union européenne ont aussi "regretté" dimanche que la Cour constitutionnelle "n'ait pas été en mesure de rectifier de manière satisfaisante les anomalies observées" lors du scrutin présidentiel du 27 août.

Libreville était calme et les habitants vaquaient normalement à leurs activités mardi matin avant la cérémonie de prestation de serment.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 27/09/2016 à 10h23, mis à jour le 27/09/2016 à 11h28