Gabon: à cause des impayés, les médecins suspendent l'assurance maladie

VidéoA cause des impayés s'élevant à près de 2 milliards de FCFA, les hôpitaux publics du Gabon ont provisoirement suspendu la prise en charge des malades assurés par la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Le 11/05/2022 à 08h24, mis à jour le 11/05/2022 à 08h28

Les relations entre les hôpitaux publics du Gabon et la Caisse nationale d'assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) sont rarement au beau fixe. En effet, le syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon tient une nouvelle fois la CNAMGS pour premier responsable des dysfonctionnements que connaissent les structures hospitalières du pays.

Depuis plus d'une semaine, tous les patients se rendant dans une structure hospitalière publique doivent désormais débourser la somme de 10.000 FCFA pour rencontrer un médecin spécialiste, 7.500 FCFA pour une consultation en médecine générale et beaucoup plus que ça pour faire des examens. Or, avec la CNAMGS, les patients ne payaient que 20% de toutes les prestations dans ces hôpitaux.

«Ça fait bientôt six mois que la CNAMGS ne rétrocède pas la part qui revient aux hôpitaux dans la prestation que nous donnons aux patients. Nous sommes au mois de mai, aucune structure n'a pu engager quoi que ce soit par rapport au budget de l'Etat qui puisse permettre le fonctionnement correct des hôpitaux. Et l'hôpital se meurt à petit feu», s'inquiète Dr Christianne Mengue M'Asseko, porte-parole de la Coalition des syndicats du secteur santé, affirmant mettre le gouvernement devant ses responsabilités.

Des sources proches du gouvernement indiquent que les réunions sectorielles sont en cours à la Primature pour régler la situation si difficile que traverse les hôpitaux publics. Dans un ordre de priorités bien défini, le ministre de la Santé et les experts de la CNAMGS ont récemment privilégié le toilettage du fichier des Gabonais économiquement faibles pour asseoir le Fonds 4 de la CNAMG. Ils viennent de remettre le document final au chef du gouvernement.

«Il a été assigné à la CNAMGS de mettre en place le Fonds 4, c'est-à-dire le fonds des travailleurs non salariés. Et la première étape de ce travail a été le toilettage du fichier des Gabonais économiquement faibles», a précisé Dr Guy Patrick Obiang Ndong, ministre de la Santé du Gabon.

Le nombre de Gabonais économiquement faibles mis en difficulté par la suspension provisoire de la prise en charge est estimé environ 800.000 par la CNAMGS.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 11/05/2022 à 08h24, mis à jour le 11/05/2022 à 08h28