Les footballeurs gabonais viennent de lancer un appel sur internet pour un mouvement de grève. C'est sur internet que celui-ci s'organise pour le moment. Le hashtag #StopAl'EsclavageDesFootballeurs est très suivi par beaucoup d'internautes sur Facebook et sur Twitter.
C’est le non-paiement des salaires qui est la principale raison de leur mécontentement. Selon eux, certains traînent des arriérés qui datent de 2013. "Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous demanderont aux footballeurs de ne pas débuter le championnat le mois prochain", a affirmé Remy Ebanega (Sur la Photo), président de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG), le principal syndicat de la profession. La Fédération gabonaise n’a pas encore réagi à la demande de l’ANFPG. La nouvelle saison devrait démarrer début novembre et seulement deux journées ont été confirmées.
L’ANFPG a été l’initiatrice d’une convention collective entre d’une part la Fédération et les clubs et d’autre part les entraîneurs et les joueurs professionnels de première et deuxième divisions. Les revendications des footballeurs ont été envoyées à la Fifa pour ses bons offices, mais également à la CAF et au ministre gabonais des Sports et bien sûr à la Fédération gabonaise de football.
Ebanega affirme que la plupart des joueurs qui se plaignent des conditions dans lesquelles ils évoluent, du non respect des contrats et des ruptures abusives, sont favorables à la grève. "Je peux dire que la majorité des joueurs est mobilisée, même si une petite minorité n’est pas d’accord", a expliqué le défenseur qui évolue actuellement en France. "Nous ne voulons pas en arriver jusqu’à la grève, c’est la solution extrême. Mais les joueurs ont besoin d’être payés". "Ils n’ont pas reçu leurs salaires depuis le début de la saison dernière, ce qui fait que collectivement, on leur doit énormément d’argent. La fédération doit comprendre que les joueurs qui sont des pères de familles, souffrent", a-t-il ajouté.
Il convient de signaler que le salaire d’un footballeur au Gabon tourne autour de 300.000 francs Cfa, soit près de 500 dollars seulement. Ebanega a évolué en équipe nationale alors qu’il était dans le club local d’US Bitam, avant de remporter le championnat des U-23 en 2011. "Le cas d’un élève m’a beaucoup touché parce qu’il avait honte de dire que son père était footballeur. Ses camarades se sont moqués de lui. Cela fait mal", se plaint-il.