Crise bissau-guinéenne: vers le respect de l'accord de Conakry?

Le 05/05/2017 à 14h23

Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a bouclé mercredi 3 mai sa tournée africaine chez Alpha Condé, président en exercice de l'Union africaine et médiateur de la CEDEAO. Ils ont surtout parlé de l'application des dix points de l'accord de Conakry.

Alpha Condé avait appelé à un respect de l'accord de Conakry, mais le Embalo avait affirmé qu'il resterait Premier ministre de José Mario Vaz jusqu'aux élections législatives de 2018. Pour amener Vaz à respecter cet accord, la CEDEAO a menacé de retirer ses troupes dès le 28 avril.

Mais ce retrait a été retardé pour donner une seconde chance à José Mario Vaz qui entend désormais faire appliquer l'Accord de Conakry (*) après sa consultation africaine.

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(*) Ci-dessous les 10 points de l'accord de Conakry

1. La procédure consensuelle du choix d’un Premier ministre ayant la confiance du président de la République. Le Premier ministre doit rester en place jusqu'aux élections législatives de 2018 ;

2. La formation d’un gouvernement inclusif selon un organigramme négocié de manière consensuelle avec l’ensemble des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, sur le principe de leur représentation proportionnelle ;

3. La possibilité de nommer au Gouvernement inclusif, des personnalités indépendantes et de la Société Civile ;

4. Le Gouvernement inclusif mettra en œuvre un programme élaboré par une table ronde de dialogue national dans les trente jours suivant la nomination du Premier ministre ;

5. Le respect du principe en vigueur pour la nomination des hauts fonctionnaires de la République ;

6. L’élaboration et l’adoption par la table ronde de dialogue national, d’un Pacte de Stabilité signé par les principales forces politiques et sociales, articulant les principes : I. De recevabilité et de transparence dans les prises de décisions institutionnelles ; II. De réforme de la constitution permettant d’établir des relations stables entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ;

III. De réforme de la loi électorale en vue de l’organisation couplée des élections législatives et locales en 2018 ;

IV. D’une nouvelle loi sur les partis politiques incluant le financement public des partis politiques au prorata de leur poids à l’Assemblée Nationale ;

V. De réforme des secteurs de défense, sécurité et justice ;

VI. Le démarrage de la mise en œuvre d’un programme de développement suivant la vision “Terra Ranka”. 7. Le soutien par la CEDEAO, l’Union Africaine, la CPLP, les Nations Unies et l’UE des efforts d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi du Pacte de Stabilité, notamment par la mise à disposition d’expertise de haut niveau ainsi que d’autres moyens financiers et logistiques conséquents ; 8. La mise en place d’un cadre de suivi et évaluation à trois niveaux afin de garantir la stabilité du processus:

• Au niveau du Conseil des ministres de la CEDEAO ;

• Au niveau de la Commission de la CEDEAO, en partenariat avec les autres partenaires internationaux ;

• Au niveau du Médiateur qui rendra compte à la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO.

9. La réforme constitutionnelle sera effectuée dans le cadre d’une large consultation nationale prenant en compte les structures de révision existantes. La CEDEAO et les Nations unies mettront à disposition des experts constitutionnalistes de haut ;

10. Le principe d’une réintégration effective des 15 députés dissidents au sein du PAIGC, sans conditions, mais conformément aux textes en vigueur au sein du PAIGC.»

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 05/05/2017 à 14h23