La Guinée met les bouchées doubles pour accroitre ses recettes fiscales

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Le 06/04/2016 à 12h30

Après le lancement d’une campagne incitant les citoyens à s’acquitter du paiement de leur impôt, le gouvernement guinéen envisage désormais une série de mesures afin d’optimiser les recettes fiscales.

Dans un climat économique maussade résultant en partie des conséquences du virus Ebola et la chute des cours des matières premières, le ministère guinéen du Budget a décidé d’aller en guerre contre la baisse des recettes fiscales. Afin de mieux sécuriser et d’accroitre les ressources budgétaires, son département affiche désormais son ambition de «dématérialiser» tous les paiements d’impôts. Ce qui passera nécessairement par une sensibilisation des contribuables pour les paiements via le secteur bancaire et une promotion de la monétique, à travers les paiements par carte bancaire.

Selon Mohamed Lamine Doumbouya, le ministre du Budget, qui présenté ces nouvelles mesures, le but est d’assurer le contribuable sur la destination de ses paiements. Et par la même occasion, réduire la circulation fiduciaire, généralement à l’origine de la corruption. «Nous savons qu’au niveau des recettes publiques, il y a beaucoup de déperditions. Nous essayons de travailler avec certaines banques pour qu’elles puissent délocaliser des guichets au Port autonome de Conakry et dans certains centres de perception», souligne-t-il. Outre l’amélioration des paiements au guichet unique déjà en cours en Guinée, Doumbouya dit également travailler avec son cabinet à l’identification de tous les agents des impôts. Une démarche qui vise à démasquer les fictifs qui sillonnent le pays, munis de faux ordres de missions estampillées «Direction nationale des impôts». «Nous travaillons pour que les percepteurs qui vont sur le terrain puissent être identifiables», a t-il expliqué. Au compte des dispositions envisagées, l’Etat guinéen n’exclut pas aussi de faire appel de tous les arriérés d’impôts dans le délai de prescription fixé à trois ans en Guinée. Le tout sera couronné par la mise en place d’un numéro vert pour permettre aux contribuables de s’assurer que leurs interlocuteurs sont dument mandatés et jouissent d’une bonne moralité.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 06/04/2016 à 12h30